Les punaises de lit aux portes de la Gaspésie
Après avoir connu une augmentation exponentielle dans la région de Montréal au cours des deux dernières années, la présence de punaises de lit s’est intensifiée dans la région en 2011.
L’entreprise d’extermination Maheu Maheu confirme qu’elle a doublé son nombre d’interventions contre le petit insecte brunâtre depuis le début de l’année sur le territoire gaspésien. «Au total, on s’est déplacé 13 fois pour ce type de cas. Ce n’est pas énorme, mais ça représente le double par rapport aux deux dernières années», souligne le directeur régional de l’entreprise, Roch Noël.
Une autre entreprise qui couvre la région, Orkin PCO, a quant a elle augmenté de 30 % ses interventions pour contrer les punaises de lit. «Et c’est majoritairement dans les hôtels», précise le directeur des services pour l’Est du Québec, Louis Houde.
Les deux experts en extermination se veulent cependant rassurants. Selon eux, la situation est loin d’être celle qui prévaut à Montréal. «Il n’y a pas d’infestation majeure. Ce sont des cas isolés qu’on peut régler rapidement. Mais c’est nouveau. Il y a cinq ans, c’était plutôt rare dans la région», indique M. Noël tout en ajoutant qu’en raison du grand nombre de visiteurs qu’elle attire, la Gaspésie n’est pas à l’abri du phénomène.
Un cas isolé
Au cours de la dernière année, l’Auberge festive Sea Shack, située à 12 kilomètres de Sainte-Anne-des-Monts, a d’ailleurs été embêtée par les punaises de lit. Le propriétaire de l’établissement, Alexis Poirier, aurait bien aimé se passer de cet épisode. «On reçoit près de 15 000 visiteurs par années, alors c’est sûr qu’on est exposé à ça. C’était la première fois que ça nous arrivait, et ce n’est pas évident à gérer.»
M. Poirier assure que les deux chalets infestés ont été convenablement traités par une entreprise d’extermination. «On se croise les doigts pour que les insectes ne reviennent pas», dit-il. Afin de réduire les risques, l’établissement interdit depuis le 15 septembre à ses visiteurs d’apporter leur sac de couchage dans les chalets.
L’entreprise a aussi investi plus de 2000 $ dans un système de chauffage portatif pour procéder à la méthode du chauffage thermique pour se débarrasser des punaises si elles reviennent. «L’idée est de chauffer le chalet infesté à plus de 70 degré Celsius pour tuer les insectes. Avec notre système, on n’aura pas à rappeler un exterminateur si ça se reproduit», explique M. Poirier.
Rappelons que la présence de l’insecte n’est pas synonyme de malpropreté, mais plutôt la conséquence d’une grande mobilité des personnes et des biens.
Pas dangereux pour la santé
À la Direction régionale de la Santé publique Gaspésie-les-Îles, aucun plan d’action n’est prévu pour contrôler la présence de punaises de lit. «Elles ne sont pas à déclaration obligatoire, alors on dispose très peu d’information à ce sujet», explique Marie Chagnon, responsable des dossiers en santé environnementale.
Mme Chagnon indique que les punaises de lit ne représentent pas un risque pour la santé publique. «Elles ne sont pas porteuses de maladie. Elles causent des irritations, des démangeaisons, mais quand elles sont exterminées, les symptômes disparaissent.»
La direction de la santé publique suggère aux personnes et aux établissements pris avec une infestation de ne pas essayer de régler le problème par eux-mêmes en utilisant des insecticides en vente livre. Elle recommande plutôt de faire appel à du personnel spécialisé.