• lundi 17 novembre 2025 05 h 05

  • Météo

    0°C

  • Marées

Actualités

Sports et loisirs
4 juin 2025 15 h 55

L’été, la saison des festivals!

Partager

MARIA | Nous aimons nous rassembler et fêter dans nos familles et entre amis. Il en va de même pour notre communauté qui est en quelque sorte une grande famille. Il est donc normal et souhaitable qu’à l’occasion, la collectivité prenne une pause et se permette des réjouissances. Du pain et des jeux, disaient les Romains!

Au cours des siècles derniers, tout fut prétexte à fêter; les changements de saison, les récoltes, les croyances religieuses, etc. Les festivals sont dans notre culture. Ils renforcent les sentiments d’appartenance des festivaliers à leurs communautés et génèrent des retombées sociales et économiques.

En Gaspésie, à une certaine époque, chaque village ou ville avait son festival en cours d’année, parfois même deux. Les thématiques ne manquaient pas. En saison froide, il y avait les carnavals et les fêtes liées à la nordicité et aux activités hivernales, alors que l’été, c’était un feu roulant d’événements en lien avec des particularités propres à chaque milieu. Ainsi, il y a eu des festivals pour la forêt, le bois, l’arbre, la mer, les pêches, les crustacés, les minéraux, les métiers anciens, les foins et alouette! J’exagère juste un peu!

Avoir son festival était un point d’honneur, une obligation pour toute communauté dynamique et fière. La plupart des gens se rappellent des festivals et des fêtes de leur enfance, et à quel point ils ont pu les marquer.

Plusieurs de ces festivals ont survécu, d’autres ont été modifiés et enfin, un bon nombre ont carrément disparu. Certains ont fait leur temps alors que d’autres, pour différentes raisons comme des changements socioéconomiques,
la perte d’intérêt des participants, les déficits financiers et le désengagement de leurs bénévoles, ont disparu graduellement. Les festivals, comme le reste, sont cycliques; ils naissent, vivent et meurent… Mais parfois, ils ressuscitent!

Ce n’est plus comme avant

Organiser un festival est plus complexe qu’avant. Au fil des ans, plusieurs organisateurs se sont découragés face à l’ampleur de la tâche. Les démarches organisationnelles, les demandes de financement de toutes sortes, les permis, les contrats, les redevances et les assurances ne sont que quelques exemples d’obligations inintéressantes, mais essentielles, qui en ont découragé plusieurs.

Aussi, les participants aux festivals sont parfois exigeants, ils en veulent beaucoup et pour le moins cher possible. Ils voudraient voir dans leur région des choses vues en ville. Ils se prennent parfois pour des clients; ils paient et exigent des services, même dans les cas d’évènements supportés entièrement par des bénévoles. Souvent, les gens sous-estiment ce que ça représente l’organisation d’un festival, en particulier la recherche de financement. Plusieurs organisateurs en ressortent avec un goût amer.

Il faut aujourd’hui davantage de compétences pour répondre aux nouvelles exigences. Ce n’est pas pour rien qu’il y a de plus en plus de salariés à la tête des festivals à partir d’une certaine taille. Mais n’oublions pas que toute cette évolution et tous ces changements, qui peuvent parfois paraître lourds, contribuent, en fin de compte, à faire en sorte que nos festivals sont de meilleure qualité.

Il y a aussi les changements climatiques qui se mettent de la partie. Les pluies fortes et les orages, les vents violents ou encore les sécheresses sont des éléments de plus en plus menaçants. Notre région s’en tire relativement bien jusqu’à maintenant, mais pour combien de temps?

Et les municipalités et les villes dans tout ça? Même si ce n’est pas vraiment leur rôle d’organiser des festivals, puisque leurs actions doivent se situer préférablement au niveau de l’aide et du soutien aux organisations qui en sont responsables, plusieurs entités municipales prennent en charge des événements pour parfois combler un vide laissé par le milieu et dynamiser l’offre de divertissement. Et même avec les moyens techniques et financiers dont
elles disposent, c’est un domaine qu’elles trouvent difficile et exigeant.

Malgré ce qui précède, mon but n’est pas de vous décourager. Faire partie du comité sateur d’un festival de nos jours peut s’avérer une expérience humaine riche et gratifiante! Tout est une question de préparation et d’adaptation aux aléas de l’événementiel.

La Gaspésie peut se targuer, compte tenu de sa population, de présenter un bel éventail de festivals. Plusieurs offrent des programmations impressionnantes, attirent des milliers de visiteurs qui laissent des retombées économiques appréciables. Nos festivals sont, pour la plupart, de plus en plus inclusifs, accessibles et écoresponsables. Plusieurs se démarquent par des pratiques innovantes, des idées créatrices, des stratégies de communication efficaces, des concepts de logistique adaptés. Ils nous permettent de voir ici des artistes reconnus et des artistes de la relève.

Est-ce qu’il pourrait y en avoir plus dans notre région, particulièrement en été? Certainement! L’été est court, mais la région est grande! Plusieurs de nos festivals gaspésiens sont en quelque sorte des entreprises, véhicules de la culture ou du divertissement, procurant une grande visibilité en dehors de la région, générateurs de retombées économiques et aussi de création d’emplois; ne l’oublions pas…


La saison des festivals bat son plein et le chroniqueur Alain Boudreau s’en réjouit, invitant les Gaspésiens à en faire de même. Photo : Festival en chanson de Petite-Vallée – AlexyaCG

Profitez de la saison des festivals

Au cours des prochaines semaines, ce sera la saison des festivals; il y en aura un peu partout et presque pour tous les goûts. Prenez le temps de regarder ce qui s’offre dans votre entourage et embarquez dedans à pieds joints! Faites-le avec un sentiment de fierté et avec enthousiasme, car après tout, chaque festival est un prétexte pour se rassembler, s’amuser et mieux se connaître. Si vous ne le faites pas, vous n’aurez pas le droit de vous plaindre que c’est ennuyeux par chez vous!

Aussi, prenez le temps de remercier les organisateurs et les bénévoles qui s’investissent dans les multiples comités. La reconnaissance est une chose facile pour vous, mais elle revêt une grande importance pour eux. Si vous avez des critiques à faire, faites-les aux bonnes personnes, de façon constructive. Et pourquoi pas, offrez-vous pour donner un coup de main!
Bonne saison des festivals!

NOTE DE L`AUTEUR
L’auteur désire remercier Magalie Forest, conseillère en loisir à l’Unité régionale loisir et sport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, pour ses points de vue en rapport avec le sujet de cette chronique.