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17 décembre 2018 17 h 02

Orbite et les espoirs déçus de la Haute-Gaspésie

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CAP-CHAT, décembre 2018 – La société Technologies Orbite a nourri beaucoup d’espoir auprès de la population et de certains élus de la Haute-Gaspésie, notamment en termes d’emplois promis à son usine de Cap-Chat, mais aussi pour toute la Gaspésie. Quel est l’état des lieux? Que sont devenues toutes ces promesses? GRAFFICI vous propose un bref historique du parcours d’Orbite.

Juillet 2010 : Orbite dresse un état d’avancement des travaux d’aménagement de son usine pilote de Cap-Chat, la première à produire de l’alumine au Québec. Le montage financier s’élève à 6 millions $. L’objectif est de produire une tonne d’alumine de spécialité par jour. « L’usine devrait être en production au premier trimestre de 2011 », annonce le président et chef de la direction de l’époque, Richard Boudreault. En février 2011, Orbite compte une dizaine d’employés et une vingtaine de contractuels qui testent les systèmes de l’usine en démarrage.

Début 2011 : Orbite exploite un gisement situé à 32 km au nord-est de Murdochville. Elle prévoit implanter une autre usine dans ce secteur pour une capacité de production souhaitée de 500 tonnes d’alumine de métallurgie par jour. La société conclut une relation d’affaires avec l’aluminerie Alouette. Des géologues indépendants estiment à un milliard de tonnes métriques les ressources minérales contenues dans le gisement du secteur Marin. « On pourra travailler pendant 20 ou 50 ans pour fournir le Québec en alumine », se réjouit Richard Boudreault.

Mai 2011 : Orbite produit ses premiers échantillons d’aluminium à son usine pilote de Cap-Chat à partir d’alumine métallurgique. L’usine engage environ 50 travailleurs. En juillet 2011, une étude menée par la firme SECOR pour le compte d’Orbite prévoit que la première phase industrielle du projet de production d’alumine devrait créer près de 550 emplois en Gaspésie, puis 859 de plus pendant la mise sur pied de la deuxième usine.
 
Décembre 2012 : Orbite met à pied une vingtaine de travailleurs de son usine de Cap-Chat. Une douzaine d’entre eux marchent dans les rues de la municipalité pour dénoncer leur licenciement. L’entreprise exige qu’ils obtiennent, à leurs frais, une attestation d’études collégiales en technique de procédés chimiques. En janvier 2013, Orbite engage 55 nouveaux employés formés.

Avril 2013 : Orbite doit 28,6 millions $ à ses créanciers et accuse des pertes de 16,9 millions $. La minière doit près de 17 millions $ pour la construction de son usine de Cap-Chat à Gastier, une filiale de Louisbourg Construction, qui appartenait à Tony Accurso. L’entrepreneur suspend les travaux de construction et dépose un avis d’hypothèque légale. Trois autres sous-traitants en font autant, dont Les Entreprises Roy & Duguay de Cap-Chat. Des 45 millions $ prévus au départ, la construction de l’usine passe à 106 millions $. En octobre 2013, l’usine fonctionne au ralenti et ne compte plus qu’une vingtaine d’employés.

Avril 2017 : Orbite suspend les opérations à son usine et se place sous la protection de la loi sur la faillite et l’insolvabilité. Après avoir investi 127 millions $, la société n’a jamais réussi à faire de profits. Investissement Québec a accordé 20 millions $ dans l’aventure, tandis que le gouvernement fédéral a consenti 8,5 millions $.

Octobre 2018 : La société annonce qu’elle compte redémarrer son usine. Elle se donne jusqu’au début de 2019 pour rappeler son personnel. Bien qu’elle souhaite que l’usine redémarre, la mairesse de Cap-Chat reste prudente. « Je suis plutôt comme Saint-Thomas, indique Marie Gratton. Si ça redémarre, j’y croirai. En attendant, je me garde une réserve. »
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