Orléans Express perd 3 M$ par année en Gaspésie
GASPÉ – Le transporteur de passagers par autocar Orléans Express affirme perdre quelque 3 M$ en Gaspésie, ce qui justifie la demande de réduction majeure de services demandée par Keolis Canada à la Commission des transports du Québec (CTQ).
Orléans Express propose d’offrir le service qu’à 13 endroits en Gaspésie. De plus, Percé ne serait plus desservi par le transporteur. Par ailleurs, Keolis Canada demande des ajustements sur d’autres circuits en province et veut éliminer des dessertes à Thetford Mines, en Chaudière-Appalaches et La Tuque, en Mauricie.
Jusqu’à maintenant, plusieurs municipalités et organismes ont manifesté leur opposition à la CTQ. La Fédération québécoise des municipalités réclame notamment un sursis à la requête du transporteur et de convoquer des audiences publiques.
Le Parti québécois demande également des audiences publiques, soulignant que la diminution des services proposée par Orléans Express « engendrerait plusieurs conséquences directes, telles qu’une réduction de la mobilité des aînés et de l’accessibilité à l’hôpital de Rimouski, une limitation du service de livraison de colis, la perte d’emplois et pourrait même menacer le développement touristique en Gaspésie ».
« On fait toutes sortes de messages qui soulignent que les changements n’ont pas d’allure, mais aucune solution de rechange n’est proposée. Même si la solution n’était pas finale, elle permettrait au moins de faire évoluer le débat », souligne le porte-parole d’Orléans Express, Marc-André Varin.
« Ce n’est pas vrai qu’on va continuer d’ici la fin de l’année en perdant 3 M$ en Gaspésie », indique M. Varin.
Délai prolongé
Un oubli de certaines municipalités dans les changements demandés par Orléans Express dans les avis publics force la CTQ à publier un nouvel avis de 10 jours, ce qui retarde le processus. Le nouveau délai pour commenter les propositions serait le 9 juin.
« Je pense que c’est clair qu’on se dirige vers des audiences publiques. Il reste à déterminer quand et où », souligne le porte-parole de la Commission, Guy Mailhot.
La CTQ ne peut pas indiquer le nombre de commentaires reçus jusqu’à maintenant, « mais je vous dirais que c’est assez rare qu’on ait des dossiers de cette ampleur-là au niveau du transport par autobus », souligne le porte-parole.
D’autres discussions à venir
Orléans Express entend reprendre contact notamment avec la Régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RéGîM) afin de poursuivre les discussions. « Mais tout dépend de l’état d’esprit et du mode de collaboration des régions. Est-ce qu’ils veulent continuer à collaborer et à arrimer leurs services ou tout simplement en mode objection devant la Commission des transports du Québec? », indique M. Varin.
De son côté, la RéGÎM a adopté une résolution transmise à la CTQ, s’opposant à une réduction de service et réclamant des audiences publiques, tout en demandant une révision du financement du système de transport interurbain en tenant compte des nouvelles réalités.