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15 mai 2014 13 h 53

Orléans : le syndicat des chauffeurs proposera des solutions

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GASPÉ – Le syndicat des chauffeurs d'autocars d'Orléans Express rencontrera la haute direction de Keolis Canada le 5 juin prochain afin de proposer des pistes de solutions pour éviter des compressions majeures dans le réseau, notamment en Gaspésie.

« Oui, on a certaines solutions. Est-ce qu’elles sont toutes réalisables? On travaille là-dessus. Mais d’un autre côté, ils [l’entreprise] ont du travail à faire, indique le président des chauffeurs, Raymond Côté. Il faut au moins un départ par jour au complet pour la Gaspésie. Je pense qu’en faisant la promotion en axant sur les passagers et les colis, les deux départs peuvent être viables. »

Pour M. Côté, la proposition d’Orléans Express de n’effectuer qu’un départ par jour de chaque côté de la Gaspésie et 13 arrêts n’est pas réaliste. « Non, pas du tout. Par expérience, les gens ne prendront pas le transport collectif ou leur voiture pour rejoindre le départ le plus près. Une fois partis en voiture, ils vont se rendre à destination », souligne M. Côté qui souligne ne pas avoir eu d’écoute jusqu’à maintenant de la part de la compagnie.

Des sources de confiance ont indiqué à GRAFFICI.CA que les pertes d’exploitation pour la Gaspésie s’élèvent à un peu plus d’un million de dollars par année. « Ils ne font peut-être pas beaucoup d’argent avec, mais il sera viable, ils donneront un bon service et cela permettra d’alimenter Rimouski et le reste du réseau », analyse le syndicaliste.

L’entreprise serait prête à montrer ses chiffres aux syndiqués, ce qui serait fait à cette rencontre du 5 juin. « S’ils sont vraiment francs dans leur discours, on va faire l’étude et si réellement ils sont déficitaires comme ils le disent, on verra. Mais pour l’instant, on n’est pas convaincu », analyse M. Côté.

Orléans Express affirme perdre 500 000 $ par mois et aurait enregistré un déficit de 5 millions $ en 2013. L’entreprise soutient que la diminution majeure de la rentabilité sur son tronçon Montréal-Québec ne permet plus d’assurer l’interfinancement des lignes comme la Gaspésie.

Face aux critiques

L’annonce de l’entreprise au début du mois a provoqué de multitudes de réactions sur les médias sociaux. Certaines personnes trouvent inacceptables les intentions de Keolis Canada, d’autres comprennent en illustrant le manque de passagers dans les autocars.

Même des chauffeurs ont exprimé leur point de vue sur Facebook. Mathieu Goulet affirme que « les autocars sont vides. Ils arrêtent dans tous les villages, où personne n’embarque ou n’y débarque. […] Une compagnie privée, peu importe sa grosseur, est là pour être rentable. »
M. Côté ne veut pas condamner ces propos : « On n’est pas d’accord avec leur position, mais ils ont droit à leur opinion. »

Les chauffeurs ont refusé mercredi dans une proportion de 98 % la demande de l’entreprise de rouvrir la convention collective de travail afin d’économiser 600 000 $ par année. Ils ont toutefois accepté dans une même proportion de devancer les négociations de la prochaine convention collective. Le contrat actuel vient à échéance en mars prochain.

Demande officielle

La Commission des transports du Québec a affiché officiellement jeudi la demande de modification proposée par Orléans Express pour ses circuits de la Gaspésie, la Mauricie, le Centre-du-Québec et l’axe Montréal-Québec.

La CTQ accepte les commentaires sur les demandes effectuées par Orléans Express au cours des 10 prochains jours.

Le transporteur souhaite modifier son offre de service à compter du 6 juillet prochain. Toutefois, pour se faire, il doit obtenir l’autorisation de la CTQ. En raison de l’ampleur des changements demandés par Keolis Canada, il est fort à parier qu’il y aura des audiences publiques. Dans un tel cas, la décision ne serait rendue que dans quelques mois. Entre-temps, le service doit être rendu comme il l’est en ce moment.

GRAFFICI.CA a tenté d’obtenir les commentaires d’Orléans Express, mais le porte-parole de l’entreprise, Marc-André Varin, est absent jusqu’à mardi prochain.

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