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20 janvier 2014 12 h 57

Pas d’opération d’urgence pour nourrir le chevreuil cet hiver

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CAPLAN – La forte population de cerfs de Virginie en Gaspésie et sa capacité à maintenir ses déplacements dans la forêt font que le ministère de la Faune n'effectuera pas d'opération d'urgence afin de nourrir la bête ni cette année, ni l'an prochain.

Cette position est prise malgré le temps froid depuis le début de l’année et les fortes accumulations de neige en décembre.

Deux facteurs clefs sont pris en considération pour déterminer si une opération d’urgence doit être déclenchée : le taux d’enfoncement de la bête dans la neige et la population actuelle.

Avec de 9000 à 10 000 chevreuils approximativement en forêt, on est loin du seuil critique : « C’est impossible qu’on déclenche une telle opération cet hiver. Si on se fie au seuil fixé de 3000 bêtes ou moins de 500 cerfs à la récolte sportive [chasse], on n’est pas du tout dans ces barèmes-là », explique le biologiste du ministère de la Faune, Martin Dorais.

Il va même plus loin en affirmant d’ores et déjà qu’il n’y en aura probablement pas l’an prochain : « Même s’il y a un gros taux de mortalité cet hiver, il y aura une reproduction qui va se faire et on sera au-delà des 3000 bêtes l’automne prochain ».

Normalement, le taux de mortalité varie entre 10 et 20 %. Il peut grimper jusqu’à 40 % dans des hivers extrêmes. Toutefois, cette mortalité est compensée par la forte capacité de la bête à se reproduire.

Par ailleurs, même s’il a neigé beaucoup, le taux d’enfoncement de la bête dans la neige est moindre.

« Actuellement, on est à environ 25 % inférieur à la moyenne des dernières années », explique M. Dorais.

Changement dans les règles

Depuis 2012, il n’y a plus d’opérations déclenchées spécifiquement, en raison d’un changement d’orientation du ministère.

« La différence essentielle, c’est qu’avant 2012, on déclenchait systématiquement une opération si les conditions étaient jugées critiques, même si les populations étaient très élevées », précise M. Dorais.

Le ministère n’est pas favorable à un nourrissage tous azimuts puisqu’il y a beaucoup d’impacts négatifs :

« On pense à la santé des cerfs. La nourriture fournie est mal adaptée à la biologie du cerf. Elle est plus fibreuse et moins riche en protéines. La promiscuité avec l’humain. Ceci peut même sortir les cerfs des ravages et peut amener des accidents routiers », indique M. Dorais.

Un comité a été formé il y a un an au sein du ministère afin de règlementer le nourrissage du chevreuil.