• mercredi 27 mars 2024 14 h 53

  • Météo

    2°C

  • Marées

Actualités

30 octobre 2012 15 h 21

Pétrole en mer : une soixantaine de personnes à la consultation

Une soixantaine de personnes ont assisté à une consultation publique sur les hydrocarbures en mer mardi soir à Gaspé. Tous ceux qui ont pris la parole se sont prononcés contre l’exploration et l’exploitation.

Les représentants de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers ont dû ajouter des chaises au fur et à mesure que la salle se remplissait.

«J’ai un vrai problème avec cette consultation», a lancé d’emblée le député néo-démocrate de Gaspésie-les-Îles, Philip Toone. «Je ne suis pas d’accord pour que tout le golfe soit mis à risque pour le bénéfice de Terre-Neuve», a lancé le député, ce qui a provoqué les applaudissements de la salle. M. Toone demeure convaincu qu’une commission fédérale d’examen doit se pencher sur la question.

Sean Kelly, directeur des relations publiques pour l’Office, a rappelé que son organisme a demandé à Ottawa de lancer une telle commission sur le projet Old Harry. «Ottawa a refusé et nous a demandé de mettre à jour l’évaluation environnementale stratégique (EES) pour le secteur ouest de Terre-Neuve, en y ajoutant des consultations publiques.»

La Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles (CRÉGÎM) demandera aussi que l’Office insiste pour obtenir une commission fédérale, a indiqué son directeur général, Gilbert Scantland, interviewé par GRAFFICI.CA en marge de la séance. Sur le fond de la question, la CRÉGÎM «ne dit pas non, mais l’exploration et l’exploitation doivent être encadrées de manière à minimiser les risques, affirme M. Scantland. [Dans l’état actuel des choses], on manque de documentation, les risques sont mal évalués, et on aurait les risques sans les bénéfices.»

«Le pire scénario»

Didier Épars, un citoyen, s’est présenté au micro pour dénoncer «le pire scénario, qui n’est pas [le déversement] du golfe du Mexique, mais ce qui pourrait arriver dans le golfe du Saint-Laurent». Dans une mer fermée, petite et froide, où les courants sont complexes, le pétrole serait éparpillé dans tout le golfe en cas de déversement, dit-il.

Plusieurs citoyens en ont profité pour dénoncer les actions du gouvernement conservateur. «Les promoteurs n’auront plus besoin d’évaluation environnementale [fédérale] sur leurs projets de levés sismiques, a souligné Marie-Claude Trudel. On protégera les poissons qu’on pêche, mais plus leur habitat. […] Harper est en train de mettre la table pour ses partenaires dans le pétrole.»

Les trois représentants de l’Office étaient unilingues anglophones. Un bénévole recruté pour l’occasion s’est chargé de traduire en partie les dires des participants. Seul l’employé d’Amec, chargé de l’EES par l’Office,  a pu s’adresser en français aux participants.

Gaspé était la dernière de onze consultations menées dans cinq provinces. L’Office s’est arrêté à Havre-Saint-Pierre et Blanc-Sablon sur la Côte-Nord, aux Îles-de-la-Madeleine, ainsi qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

À lire aussi

Pétrole en mer : l’inquiétude persiste en Gaspésie

Hydrocarbures en mer, à quel prix?