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25 avril 2013 17 h 49

Pétrole : Gaspé questionne la requête déposée par Pétrolia

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GASPÉ - Gaspé se questionne sur le geste posé par Pétrolia d'amener devant la justice le règlement sur la protection de l'eau potable, adopté par la Ville en décembre dernier, d'autant plus que Québec est sur le point de déposer son propre règlement sur cette question.

Le maire, François Roussy, n’a pas été tendre, jeudi, dans une conférence de presse. «On vient de prouver hors de tout doute que Pétrolia ment à la population», a-t-il dit à propos du communiqué émis mercredi par l’entreprise pour justifier son action en justice.

Reprenant une à une les allégations soulevées, M. Roussy soutient que contrairement à ce qu’affirme la pétrolière à l’effet qu’aucune piste de solution n’était envisageable, il a rappelé que Québec est à préparer sa réglementation sur l’eau potable, attendue d’ici quelques semaines. Le maire estime que ce sera une solution.

Par ailleurs, la Ville n’a jamais reçu de proposition de Pétrolia afin de trouver un terrain d’entente et François Roussy a même vérifié, dit-il, avec Québec pour s’assurer de ce fait.

À propos du fait que le règlement municipal ne s’appuie sur aucune étude, ni avis d’expert, François Roussy lance le contraire : «Même si on n’avait aucune obligation d’avoir des études scientifiques, on s’est référé à M. Richard Langelier, docteur en droit et en sociologie, qui fait partie d’un collectif scientifique qui a été mis en place dans le dossier des gaz de schiste au Québec, composé de 164 scientifiques de différents champs disciplinaires», dit le maire.

Une étude

Par ailleurs, la Ville a mandaté la firme Savaria Experts-Conseils afin de la consulter sur l’ensemble des risques liés à l’utilisation des produits toxiques lors de forage et des impacts potentiels de l’utilisation de la fracturation ou de stimulation dans le secteur Haldimand.

Selon lui, l’action de l’entreprise vise à dévier le débat. M. Roussy soutient que la pétrolière n’a toujours pas son permis pour exploiter la torchère, la véritable raison, selon lui, qui fait que la pétrolière n’a pas pu aller de l’avant à Haldimand 4.

Il a appelé les tenants et aboutissants de l’ensemble du dossier, notamment sur la fracturation, et toutes les questions soumises depuis des mois à la pétrolière qui demeurent toujours sans réponse.

François Roussy interpelle une fois de plus Québec : «Ce n’est pas vrai que c’est une chicane entre Pétrolia et la Ville de Gaspé. Là, on veut l’heure juste du gouvernement du Québec dans le dossier», indique le maire.

Discuter avec la famille Bouygues

Affirmant que les ponts sont brisés avec Pétrolia, Gaspé se tourne maintenant vers la famille Bouygues, qui détient 50% du champ pétrolier à Haldimand.

«On demande une rencontre avec la famille Bouygues pour leur exprimer l’ensemble des actions de Pétrolia et espérer qu’elle prendra des actions en respect de leur vision de développement qui est de respecter la population, l’environnement et surtout, la réglementation», dit M. Roussy

Réactions des environnementalistes

Le groupe Tache d’huile a réagi en soulignant l’attitude cavalière de Pétrolia face aux citoyens de Gaspé. Pour la porte-parole, Maude Prud’homme,  «la requête déposée en Cour supérieure par la compagnie s’apparente à de l’intimidation judiciaire, une tactique employée pour faire taire l’opposition en amenant dans l’arène judiciaire des débats d’intérêt public.»

Le groupe Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé rappelle sa position : «De type conventionnel ou pas, le forage Haldimand est beaucoup trop près des habitations.»

Selon le groupe, «cette entreprise ne peut  garantir qu’il n’y a aucun risque ni pour la santé humaine ni pour l’environnement des générations à venir.»

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