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16 janvier 2012 22 h 15

Pétrole : une pétition contre la fracturation

Les opposants à la fracturation des puits de pétrole appellent la population à signer une pétition en ligne sur le site web de l’Assemblée nationale, pour exiger un moratoire complet et permanent sur cette technique, dont ils craignent les effets sur la nappe phréatique.

Le groupe «Ensemble pour l’avenir durable du grand Gaspé» a présenté son plan d’action à Gaspé lundi. Dans sa version écrite, sa pétition a récolté 500 signatures jusqu’ici. La version en ligne se trouve sur le site de l’Assemblée nationale, sous l’onglet «Exprimez votre opinion».

«Il faut montrer que l’acceptabilité sociale n’est pas gagnée à Gaspé», juge Alain Gallant, l’un des membres d’ «Ensemble pour l’avenir». Il croit que les Gaspésiens «vont s’en mordre les doigts» dans quelques années s’ils ne font rien pour empêcher la fracturation.

Le groupe estime que Pétrolia a déjà décidé d’avoir recours à cette technique, même si la firme jure que rien n’est encore décidé. «[Pétrolia] est en train de remplir tous les critères pour y arriver, affirme M. Gallant. Et quand on fore à l’horizontale [ce sera le cas du troisième puits de la firme à Haldimand] , c’est pour préparer le terrain à la fracturation.»

«Ensemble pour l’avenir» ne vise pas que Pétrolia, assurent ses membres. Toute autre compagnie qui pourrait être tentée d’utiliser la fracturation en Gaspésie (comme Junex) ou ailleurs au Québec déclenchera leurs critiques.
Parrainée par une péquiste

La députée péquiste de Vachon (Montérégie), Martine Ouellet, qui est porte-parole de l’opposition en matière de gaz de schiste, a parrainé la pétition en ligne et la présentera à l’Assemblée nationale dans trois mois.

«Ensemble pour l’avenir» n’a pas demandé au député libéral de Gaspé, Georges Mamelonet, de parrainer la démarche. «L’important, c’était que la pétition soit en ligne le plus vite possible. Et on a utilisé nos contacts», explique Angèle Bélanger, l’une des membres du groupe, qui est aussi une ancienne présidente régionale du PQ.

Si le groupe n’a pas contacté M. Mamelonet, c’est aussi qu’il doute de le rallier à sa cause, a indiqué une autre membre, Danielle Haché, même si «il va falloir le rencontrer», convient-elle.

«Une démarche politique»

Interrogé par GRAFFICI.CA, le député Mamelonet affirme qu’il aurait parrainé la pétition si on le lui avait demandé. «Mon métier, c’est de représenter la population du comté de Gaspé», dit-il. Le fait que le groupe se soit tourné vers une députée péquiste montre que la démarche du groupe  «est une démarche politique, avant même d’être une préoccupation citoyenne», ajoute-t-il.

Lettres de refus

D’ici peu, les opposants à la fracturation rencontreront les propriétaires de terrain de Haldimand pour les encourager à refuser par lettre à Pétrolia le droit d’effectuer des travaux ou de passer chez eux.

La fracturation, déjà utilisée dans les gisements de gaz de schiste du sud du Québec, consiste à injecter à forte pression un mélange d’eau (ou d’un autre liquide), de sable et de produits chimiques dans un forage pour fracturer la roche et créer des fissures qui laisseront passer le gaz ou le pétrole.

*Cet article a été mis à jour le mercredi 18 janvier à 15h00.