Plus gros bateau de pêche à vie au chantier naval de Gaspé
GASPÉ – Les travailleurs du Chantier naval Forillon, de Gaspé, construisent un senneur de 105 pieds (32 mètres) pour la pêche au hareng, leur plus gros navire de pêche à vie. C’est un retour aux sources pour l’entreprise, qui s’est diversifiée vers les bateaux commerciaux, dont des traversiers.
Le navire Dual Venture appartiendra à la Lunar Fishing New Brunswick Inc., le fruit de l’association d’une firme de l’Écosse et d’une firme de la Nouvelle-Écosse. Ce premier senneur construit au chantier naval de Gaspé est un contrat de 6 M$.
Le senneur dispose d’un espace à l’arrière pour un plus petit bateau, qui sera largué en mer pour maintenir la senne (le filet) pendant que le navire la déploie en cercle. Le hareng, sorti de l’eau grâce à une « pompe à poisson », sera entreposé dans une cale à l’eau réfrigérée.
Le Dual Venture, sur lequel travaillent une trentaine d’ouvriers, doit être livré en avril 2015. L’entreprise compte au total près de 50 employés, qui font aussi de la réparation navale.
Diversification réussie
Le chantier naval Forillon avait construit son dernier navire de pêche en 2009. « Depuis 2006, on cherche d’autres marchés, parce que dans les pêches, il y a eu un drop, commente Robert Côté, propriétaire du chantier. On a donc fait des traversiers, des barges et des remorqueurs. »
« On a été proactifs [pour diversifier], poursuit-il. On a un noyau [d’employés] super qualifié qui nous permet de nous présenter à plein de clients, avec des projets clé en main [du design à la construction]. C’est notre force. »
Le M. Bourbonnais VII, construit entre octobre 2013 et juin 2014, est le cinquième traversier sorti du chantier naval Forillon. Le navire 30 mètres, un contrat de 2,5 M$, est la propriété des Traversiers Bourbonnais, qui s’en servent pour la desserte Masson-Cumberland sur la rivière des Outaouais. Il peut contenir 67 passagers et 15 voitures.
Au début de l’été, le chantier a aussi livré deux remorqueurs à McNally Construction, un contrat de 1,2 M$ pour les deux.
Les ouvriers commenceront cet hiver un bateau de pêche à la crevette et au crabe, d’environ 90 pieds, pour un client de Terre-Neuve.
« On a d’autres prospects sérieux pour la construction, rapporte M. Côté. On est en train de s’entendre avec un client pour deux ou trois remorqueurs. On a de la job, pas à pleine capacité, jusqu’au printemps 2016. »
Le chantier vit « de bonnes années », estime son propriétaire, mais peine à trouver de la main-d’œuvre compétente. « On manque de gens qualifiés dans tous les postes, y compris des journaliers », dit-il. Cette pénurie freine les élans du chantier, en l’obligeant à décaler les projets dans le temps.