Un choix pour l’avenir de la station (partie 2/2)
NEW CARLISLE | Bien que la majorité des membres de la Coopérative des travailleurs CHNC éprouvent une certaine nostalgie à quitter la maison du boulevard Gérard-D.-Levesque, ils sont tout de même enthousiasmés par les changements qui approchent.
« On a vu passer sur les réseaux sociaux des gens qui étaient très déçus de notre départ parce qu’il y avait quand même un côté historique [dans ce bâtiment] », mentionne
Michel Morin, président du conseil d’administration (CA) de CHNC. Ce dernier aurait préféré ne pas avoir à déménager. Michel Morin refuse de blâmer l’administration municipale de New Carlisle, faisant valoir qu’elle a « d’autres priorités ailleurs ». De son côté, la directrice de la station, Brigitte Paquet, déplore néanmoins un certain manque de « proactivité » pour tenter de garder la station de radio sur son territoire. Au moment de choisir le futur emplacement de CHNC, son CA a choisi parmi différents lieux selon ses critères et exigences.
Vu l’expérience en immobilier de Jacques Parent, le secrétaire-trésorier du CA de CHNC, on lui a demandé de rechercher des emplacements potentiels. Des locaux tels que l’ancienne caisse populaire de New Carlisle et d’autres lieux à Caplan, Saint-Siméon et Bonaventure figuraient sur sa liste.
Selon Brigitte Paquet, l’ancienne salle du conseil de Paspébiac, répondant à tous les besoins actuels, s’est démarquée. « On quittait un bâtiment très désuet, ça ne nous tentait pas de retourner dans un local qui est désuet et qui va demander des investissements majeurs », ajoute la directrice générale.
Le choix de déménager la radio dans l’enceinte de l’hôtel de ville a suscité de l’étonnement, puisque les journalistes et animateurs seront appelés à côtoyer les élus. Pour Michel Morin, qui dirige le service des nouvelles, il reste évident que la mairie n’aura aucune emprise sur l’information.
« C’est assez clair que l’on n’appartient pas à la Ville de Paspébiac. On est locataires, ils [les élus] ne peuvent pas décider de nous mettre dehors demain parce qu’ils n’ont pas aimé un texte que j’ai écrit aux nouvelles […]. On a un contrat béton pour plusieurs années. Pourquoi je m’inquiéterais? »
Dans l’éventualité où les choses ne se passeraient pas comme prévu, M. Morin avise que la radio n’hésitera pas à déménager à nouveau. Il a toutefois « confiance que ça va bien se passer ». Selon lui, le fait de côtoyer des élus ne causera aucun problème et n’atténuera pas la qualité de l’information livrée par le média.
De son côté, le maire de Paspébiac, Régent Bastien, est naturellement bien heureux de la décision de la coopérative. Pour la Ville, dont l’objectif est d’attirer des entrepreneurs, l’arrivée de la station radiophonique CHNC est la preuve du « dynamisme de la population ». C’est donc, estime le maire, une visibilité supplémentaire.
Une nouvelle ère pour la radio
Michel Morin souligne que les possibilités conférées par l’emplacement du nouveau studio sont multiples. « À l’hôtel de ville de Paspébiac, il y a une salle de spectacles. Ça va être intéressant de voir ce que les animateurs vont faire avec les artistes, par exemple. Il y a plein d’idées que les animateurs ont mises de l’avant pour rendre ça très proactif, le fait qu’ils soient installés là. »
C’est, entre autres, ce qui motive plusieurs animateurs. L’un d’eux, Octave Thibault, perçoit ce déménagement comme « un beau défi ». Il insiste sur le dynamisme et l’ouverture qu’engendrera le fait d’être annexé au centre culturel de Paspébiac. M. Thibault avance qu’un avantage de la radio est d’exercer n’importe où grâce à la technologie. Ainsi, explique-til, ce sera plus facile de sortir la radio de son cadre conventionnel et du studio.
Le morning man de la station soulève que cette nouvelle proximité avec la salle de spectacle, le bistro et la bibliothèque permettra aux animateurs d’être au diapason de la communauté. Il croit notamment que de s’installer dans ce « pôle culturel à Paspébiac et dans [la MRC de] Bonaventure » sera riche en opportunités.
Octave Thibault, qui est aussi coordonnateur des programmes de la station, avance que CHNC désire acquérir de nouvelles technologies et dynamiser l’aire de travail. « On essaie de se mettre, dans la mesure de nos moyens, au goût du jour et même penser à l’avenir. [On veut] s’équiper pour les prochaines années de façon optimale. On espère une version de radio, pour reprendre l’expression consacrée, 2.0 », indique-t-il.
Pour le moment, on envisage l’idée d’un bureau à aire ouverte pour rendre le studio accessible. L’équipe prévoyait recourir, en juin, aux services d’un architecte pour configurer un espace à l’image de ses ambitions.
L’ancien bâtiment de la radio était en fait la maison originale du dentiste Charles Houde, qui est aussi le fondateur de CHNC, et de son fils Arthur, qui a été propriétaire de la station de 1975 à 2007. Photo : Élise Fiola
Lire la partie 1/2 – Un nouveau départ pour CHNC