Un intérêt soutenu et croissant pour la Virée
Carleton-sur-Mer | Malgré ses 19 automnes, La Virée réussit à maintenir l’intérêt du public, alors que bien des événements approchant la vingtaine commencent à s’essouffler. L’événement automnal amorce sa programmation ce vendredi 11 octobre au Quai des arts de Carleton-sur-Mer.
Le coordonnateur de La Virée, Samuel Téguel, constate même une hausse d’achalandage au cours des récentes années, comme en témoignent deux records d’assistance en 2017 et en 2018.
« Le taux d’occupation des spectacles est de 90%. On s’entend que nos lieux de diffusion sont de capacité modeste, à 168 places au studio du Quai des arts, à 300 places au Centre de congrès et à 140 places au Naufrageur mais on ajoute 4500 personnes participant aux activités extérieures. Nous avons reçu 7200 festivaliers l’an passé », précise M. Téguel.
Pour expliquer cette tendance, il note que les organisateurs ont « des propositions artistiques relevées et il y a un renouveau dans le milieu de la musique trad au Québec, qui n’a rien à envier à ce qui se passe ailleurs. Il faut réaliser que les Tireux d’roches et de Temps Antan sont les trois-quarts du temps à l’étranger. Le marché québécois étant ce qu’il est, parce qu’en dehors des festivals trad, la musique et la chanson traditionnelles ont trop peu de place pour permettre à ces artistes d’exploiter leur talent, ils n’ont pas le choix de s’exporter. Les marchés extérieurs leur permettent de vivre ».
L’assistance à La Virée est alimentée par un mélange de public régional et de visiteurs. « On a assisté au développement d’un marché régional, d’un public curieux, qui vient voir et qui demande de voir autre chose, des spectacles plus rares, de la danse (…) On a aussi fait une étude l’an passé et elle indique qu’il y a 38% de touristes dans notre assistance », souligne-t-il.
La Virée démarre vendredi avec trois spectacles de musique traditionnelles et un vernissage. Une trentaine de spectacles, d’ateliers et de visites ponctueront l’horaire jusqu’à dimanche soir.
La Veillée de danse traditionnelle constitue l’attrait par excellence du vendredi. Elle sera propulsée en musique par le groupe De Temps Antan, appuyé par Ghislain Jutras au « call ». La grande salle du Centre de congrès est toujours bondée pour l’occasion. « Les musiciens de Temps Antan sont toujours impressionnés par la foule de danseurs, et par la grande présence de jeunes », souligne Samuel Téguel.
Le vernissage de l’exposition D’ici et d’ailleurs, au centre Vaste et vague, et un spectacle du groupe É.T.É précéderont la Veillée de danse, mais au Quai des arts. Les Tireux d’roches prendront la relève de la Veillée de danse, au Naufrageur cette fois, pour les couche-tard.
La Virée accueille également le plus imposant marché public de l’année en Gaspésie grâce à la présence de 60 exposants, des producteurs d’aliments du terroir et de métiers d’art qui se massent dans un grand chapiteau adjacent au Quai des arts.
« La même étude révèle que ces exposants ont vendu pour 100 000$ de produits en deux jours l’an passé. Si ce n’est pas vital pour certains d’entre eux, c’est tout près. Les touristes rappellent parfois après la Virée pour nous demander la provenance de tel produit », note à ce sujet Samuel Téguel.
Doolin’, une formation française de Toulouse présentant de la musique celtique, donnera la touche internationale à La Virée cette année. Cette présence internationale est maintenant entrée dans la tradition. « On n’aurait pas les moyens de faire venir Doolin’ seulement pour La Virée, mais ils amorcent une tournée aux États-Unis par la suite », précise-t-il.
D’autres formations comme Musique à bouches, MAZ, Henri Godon et le slameur, poète et romancier David Goudreault monteront sur les scènes de la Virée samedi et dimanche, plus d’une fois dans certains cas.
Un chapiteau situé à côté du Quai des arts constituera un autre lieu fréquenté en ce sens qu’une dizaine de spectacles y seront présentés. Le public pourra aussi visiter une tente des vieux métiers, voir une rencontre folklorique pour musiciens de la région, assister à des 5 à 7 musicaux ou à des activités en compagnie de leurs enfants.
L’historien Pascal Alain et Paul Lemieux, de l’Écomusée Tracadièche animeront de leur côté la singulière visite du cimetière de Carleton.