Un monopole de l’asphalte en Gaspésie
Les élus gaspésiens dénoncent le monopole du secteur de l’asphalte que détient en Gaspésie la firme Pavages Beau Bassin, qui ferait grimper les prix de 30 % à 50 %.
Selon le quotidien Le Devoir, ce sujet sera d’ailleurs à l’ordre du jour lors d’une rencontre extraordinaire cet après-midi à Québec entre des représentants de la table des préfets de la Gaspésie et le ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan.
La classe politique gaspésienne tentera aujourd’hui de démontrer au ministre MacMillan que le monopole détenu par Pavages Beau Bassin fait grimper les prix. Les élus souhaitent que Québec trouve une solution permanente pour faire baisser le prix de la tonne d’asphalte.
Le président de la Conférence régionale des élus, Bertrand Berger, a mentionné au Devoir que les municipalités de la Gaspésie payent la tonne d’asphalte de 30 % à 40 % plus cher que les autres régions du Québec. Selon lui, le ministère des Transports obtient également de meilleurs prix de la part de Pavages Beau Bassin. Il ajoute que les municipalités n’ont pas le choix d’acheter de cette compagnie, car celles établies à l’extérieur de la région refusent de prendre les contrats, prétextant qu’elles sont situées trop loin.
La préfète de la MRC du Rocher-Percé, Diane Le bouthillier, le maire de Gaspé et préfet de la Côte-de-Gaspé, François Roussy, le maire de Port-Daniel-Gascons, Maurice Anglehart et la mairesse de Chandler, Louisette Langlois, ont à leur tour tous dénoncé la situation.
L’explication de Pavages Beau Bassin
En entrevue au Devoir, le directeur de Pavages Beau Bassin, Michel Rochefort, a refusé de parler de monopole même s’il admet être le seul fournisseur d’asphalte de Pointe-à-la-Croix à Gaspé en passant par Murdochville et Grande-Vallée, sur une distance de 600 kilomètres. Il précise que d’autres entreprises ont essayé de s’installer, mais qu’elles ne sont plus en affaires, ajoutant qu’une entreprise couvre le secteur de Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, situé aux portes du Bas-Saint-Laurent.
Des prix qui s’expliquent
Toujours selon Le Devoir, M. Rochefort rejette catégoriquement l’argument des maires selon lequel le monopole que détient sa compagnie fait monter les prix. Selon lui, les prix sont plus élevés en Gaspésie car la région est éloignée des grands centres. Il ajoute que les prix sont ajustés en fonction de la production, expliquant que si une municipalité l’appelle pour une petite quantité, il doit tout de même défrayer les coûts de transport, ce qui fait gonfler la facture.