Un premier album pour Jonny Arsenault
NEW RICHMOND | Jonny Arsenault réalisera un grand rêve, ce 13 février. La formule est peut-être un peu éculée, mais depuis ses 16 ans – âge où il a commencé à vivre de la musique – le Gaspésien caressait le projet d’un jour pouvoir tenir entre ses mains le fruit de son labeur. À 33 ans, le rêve deviendra finalement réalité.
Si toute la planète peut entendre les huit compositions de son premier album Les aurores sur les plateformes numériques depuis le 31 janvier, de bons vieux CD seront aussi pressés afin d’immortaliser la démarche. « À notre époque, en 2025, de lancer un album physique, c’est pas le meilleur plan de match, lance l’artiste en riant, quelques jours avant le lancement officiel. Tout le monde est frileux depuis la pandémie, mais j’ai tenu mon bout. C’était une condition que j’avais. Ce n’est clairement pas pour l’argent ni pour la carrière. C’est pour l’accomplissement. J’en rêve depuis plus de la moitié de ma vie. Je vais pouvoir dire que je l’ai fait. J’ai connu l’époque où j’achetais les CD de mes artistes préférés. Ça fait partie de la démarche. J’ai gratté fort et je voulais le faire une fois. Je suis conscient que l’industrie est en train de changer, mais je voulais le vivre jusqu’au bout. »
Jonny Arsenault avait déjà lancé un microalbum de quatre chansons il y a quelques années : Nos fêlures précieuses. C’était le 27 mars 2020, deux semaines seulement après les mesures exceptionnelles mises sur pied pour tenter de contrer la pandémie. Le projet lui a permis de prendre du galon et de l’expérience qu’il a pu utiliser à bon escient pour son premier opus. « La réception a été super bonne, notamment avec la chanson Abygaëlle. J’étais musicien, chanteur, auteur-compositeur, mais aussi réalisateur, alors ç’a été une bonne école. Les petites erreurs, j’ai pu les corriger sur l’album. Je le réécoute aujourd’hui, et je referais tout de la même façon. »
Un retour aux sources
De l’aveu même de l’artiste, Les aurores est teinté par le retour aux sources. Celui qui est né à Saint-Omer en a fait du chemin depuis ses jours au secondaire à l’école Antoine-Bernard. Et même avant. Il a tenu sa première guitare vers l’âge de cinq ans. « La musique a toujours été dans ma vie, d’aussi loin que je me souvienne. Mon père avait un groupe et ma mère a toujours chanté. On se promenait dans les tournois d’hockey et mon père avait une guitare entre les mains. Ç’a toujours gravité autour de la famille. »
À la fin du secondaire, il rencontre Daniel Essiambre et Cédric Falardeau, avec qui il forme le groupe Armonic. C’est alors le début d’une grande aventure, faisant notamment les premières parties de 132 Est – groupe populaire dans la Baie-des-Chaleurs – ou encore jouant au regretté Maximum Blues. S’ensuivent alors les bars et les festivals. « À partir de là, je me suis toujours amusé à composer et écrire, avec le peu d’expérience que j’avais. Mais je le faisais de plus en plus sérieusement », explique Jonny Arsenault.
Le grand public le connaîtra à la populaire émission La Voix, à TVA, il y a de cela déjà 10 ans. Le Gaspésien avait atteint les quarts de finale de l’édition 2015. Le principal intéressé ne s’en cache pas, il y a eu un avant et un après. Il avait alors seulement 23 ans.
« L’intérêt et la curiosité de monsieur et madame Tout-le-Monde, on avait plus à les gagner un par un avec les spectacles. Les gens nous connaissent, ils se présentent, et c’est à nous de donner un bon show. On reçoit des offres et notre nom devient plus connu dans le milieu. J’ai surtout réussi à garder plein de belles personnes autour de moi, comme Marc Dupré [ndlr : avec qui il a fait deux fois le Centre Bell et un peu de tournées]. Ce sont de belles rencontres professionnelles qui restent, avec qui je peux demander conseil ou même de jouer; c’est ce que j’en
retiens de beau. »
Jonny Arsenault revient finalement dans la Baie-des-Chaleurs en 2019, à Maria puis dans son patelin natal à Saint-Omer, terre de ses racines, ce qui colorera son album. C’est d’ailleurs à ce moment que le projet prend du sérieux. « C’est devenu concret et réaliste à ce moment-là. La chanson Pont joli coeur est apparue de ce déménagement. Je pense qu’on va le sentir beaucoup ce retour dans la Baie-des-Chaleurs, des gens que j’aime, de ma famille, d’où j’ai grandi. L’album est beaucoup teinté de ça. »
Acoustiquement, ses influences de John Mayer, Marcus King et Ariel Posen sont toujours bien palpables. Le virtuose de la guitare winnipegois a d’ailleurs collaboré sur la chanson À demain, ce qui n’est pas étranger à la présence du réalisateur Gautier Marinof derrière la console. Celui-ci est bien connu dans le milieu, ayant déjà travaillé avec Céline Dion, Simple Plan, Corey Hart, et avec Marc Dupré ou encore Les Cowboys Fringants. « C’est grâce à lui qu’on a pu aller chercher les musiciens pour l’album que je n’aurais même jamais osé rêver d’avoir. Ils ont répondu oui à l’appel grâce à lui », estime le Gaspésien. Les musiciens qui l’accompagnent sont Jean-Sébastien Chouinard, Dan Thouin, Alexandre Lapointe et Max Bellavance. L’album est produit par la maison de disques Ad Litteram.
Jonny Arsenault espère maintenant faire voyager son album et ses chansons, notamment dans sa Gaspésie. Le calendrier estival reste à confirmer.
Jonny Arsenault lancera son premier album le jeudi 13 février à la salle de spectacles de New Richmond. Photo : Offerte par Jonny Arsenault
Lire l’autre articles : Des mots, des notes et des images