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21 août 2014 8 h 58

Une firme de Terre-Neuve rejette les allégations des pêcheurs gaspésiens

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PERCÉ - Ocean Choice International (OCI), une multinationale des pêches basée à Terre-Neuve, se défend de faire du lobby auprès de Pêches et Océans Canada afin d'obtenir des quotas de sébaste à la discrétion de la ministre, Gail Shea.

C’est ce que dévoilent ce matin Le Devoir et CHNC. « Tout cela ne fait aucun sens. Nous obtenons nos quotas selon les règles. Il n’y a pas de politique là-dedans », a assuré aux médias le patron d’OCI, Martin Sullivan. Ce dernier répondait ainsi à des pêcheurs de l’est du pays qui affirmaient lors d’une conférence de presse tenue à Gaspé le 8 août que les quotas de sébaste accordés à des grosses entreprises, comme OCI, ne seraient pas étranger au lobby qu’exerceraient ces dernières auprès de la ministre. « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que probablement ces compagnies  »pissent dans le pot » du Parti conservateur pour avoir des passes-droits », avait déclaré à Gaspé le porte-parole des pêcheurs de poisson de fond, Réginald Cotton.

Une sortie lors de laquelle plusieurs associations de pêcheurs, dont l’Union des pêcheurs des Maritimes et l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie, ont fait front commun pour demander à Ottawa de rendre des comptes concernant la présence en juillet dernier de l’Ocean Breaker (un bateau-congélateur appartenant à OCI) dans les eaux du golfe venu y pêcher du sébaste. Depuis cette sortie des pêcheurs, Le Devoir et CHNC ont été mis au fait de la présence de Loyola Sullivan au sein de la Ocean Choice International à titre de vice-président à la gestion durable de la ressource. Il a tenté sa chance comme candidat conservateur aux élections fédérales de mai 2011 dans la circonscription de St. John’s South–Mount Pearl. Peu après, il travaillait à la OCI. En réaction, Réginald Cotton souligne que « ça ne fait qu’ajouter à ce qu’on pensait. On sait que ces gens gravitent autour du Parti conservateur ».

De son côté, le député néodémocrate de la Gaspésie-les-îles, Philip Toone, s’engage à soulever tout ce dossier à la Chambre des communes. Selon Martin Sullivan, le quota de 121 tonnes de l’Ocean Breaker n’a rien à voir avec la présence de Loyola Sullivan au sein de sa compagnie. Il assure que tout a été fait dans les règles. « Ces allocations existaient bien avant la venue de Loyola Sullivan dans notre compagnie et avant que la ministre [Gail Shea] soit en poste. » Le directeur régional de Pêches et Océans, Patrick Vincent, confirme que le permis de pêche a été accordé à l’OCI à la discrétion de la ministre, précisant que de toute façon, « tous les permis le sont parce que la loi est ainsi écrite ».

(NDLR: En plus de collaborer à GRAFFICI.CA, Thierry Haroun est journaliste à la radio CHNC et collaborateur en Gaspésie pour Le Devoir)

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