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15 août 2014 15 h 00

Une pétition en ligne pour sauver le phare de Cap-Des-Rosiers

Début août, le Site historique maritime du Phare de Cap-des-Rosiers (SHMPCDR) a lancé une pétition pour la sauvegarde du phare. La pétition en ligne réclame au gouvernement fédéral la restauration complète du phare de Cap-des-Rosiers.

Au moment d’écrire ses lignes, 802 personnes avaient signé la pétition sur change.org, mais selon le président de l’organisme SHMPCDR, Jean-Paul Salaum, il en faudra beaucoup plus pour faire poids contre le gouvernement.

« On va garder la pétition en ligne jusqu’à la fin septembre. On est conscient que les vacances ont pu garder les gens loin des médias sociaux. Mais quand on a relancé sur Facebook la semaine dernière, 100 personnes ont signé en moins d’une journée. C’est encourageant », se réjouit M. Salaum rejoint par GRAFFICI.CA.

En promulguant la Loi sur la protection des phares patrimoniaux le 29 mai 2008, le gouvernement du Canada a reconnu que des mesures devaient être prises pour préserver les phares patrimoniaux. Mais la loi lie la valeur patrimoniale à la propriété du phare par un acquéreur privé et ne prévoit aucune forme de financement supplémentaire pour la restauration des phares désignés.

Or le phare de Cap-des-Rosiers a été classé Lieu historique national et bâtiment fédéral du patrimoine (avec une note de 92 sur 100) en raison de son importance historique et de sa valeur architecturale et environnementale.

« En dépit de ce classement, le phare est un monument en péril. C’est qu’il prend l’eau, ce qui accélère sa détérioration », soutient le président de SHMPCDR.

Le phare de Cap-des-Rosiers fait partie du Palmarès 2013 des dix sites les plus menacés au Canada de la fondation Héritage Canada .

« Des travaux majeurs de réfection sont maintenant indispensables si nous ne voulons pas que le phare devienne un lieu clôturé et ne s’effondre dans un avenir proche », peut-on lire dans la pétition.

Dans une étude faite en 2007, le réseau de la conservation du patrimoine du Canada conjointement avec une équipe de Travaux publics et services gouvernementaux Canada de Québec a émis 90 recommandations, dont 42 réparations à effectuer.

Jean-Paul Salaum estime que les travaux qui doivent être effectués atteindraient les 3 M$. « Mais on n’a pas de devis précis. C’est une estimation. Une chose est sure, c’est que c’est majeur comme investissement et qu’un petit organisme comme le nôtre ne pourrait financer seul un tel projet », dit encore le président du site historique.

Les derniers travaux de réfection du parement du phare datent d’il y a 20 ans (1993).
Aujourd’hui, le parement de la tour est à réparer compte tenu des lézardes qui sont à l’origine d’infiltrations d’eau et de risques de chutes de pierres. Toutes les fenêtres sont des causes d’infiltration. Leur étanchéité est à revoir. La structure de la lanterne dont les éléments métalliques montrent à certains endroits des bassins de corrosion nécessite une restauration. La peinture qui protège ces éléments est en très mauvais état. La coupole a besoin aussi d’une nouvelle couche de peinture. Des travaux de peinture sont nécessaires sur les structures de bois qui composent les différents planchers et escaliers.

Le phare de Cap-des-Rosiers a été érigé entre 1854 et 1858 sur une falaise abrupte près du village de Cap-des-Rosiers. L’endroit est important pour le trafic maritime allant et venant par Gaspé, se trouvant au lieu de rencontre du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent. S’élevant à 34 mètres de hauteur, ce phare est le plus grand au Canada. Il a été construit de pierre calcaire régionale recouverte de marbre blanc. Sa forme circulaire est cintrée et surmontée d’une grande lanterne en verre. Il est un point de repère proéminent grâce à sa taille et sa silhouette. On le considère comme un joyau de l’agence québécoise de la Garde côtière canadienne (un organisme spécial au sein du ministère des Pêches et des Océans), et il est toujours un phare fonctionnel essentiel à la sécurité maritime. Le phare a été reconnu comme lieu historique national en 1973 et comme édifice fédéral du patrimoine classé en 1994 – la plus haute catégorie pour les biens fédéraux du patrimoine.