Virage vert au Québec: des solutions pour la maison
Tenter d’endiguer le problème environnemental en prenant la voie écologique et durable est un pas de plus vers une prise de conscience collective du réchauffement climatique qui touche nos régions.
Il n’y a qu’à voir la plage de Percé – menacée par l’érosion et qui sera sans doute obligée de recourir à des tonnes de gravier pour recréer une plage artificielle – ou les falaises en grès de la Baie-des-Chaleurs, qui reculent de 10 centimètres par an en moyenne, pour saisir l’ampleur de la crise environnementale au niveau local. L’importance d’agir paraît de plus en plus cruciale. C’est en tout cas ce qu’ont choisi de faire certains promoteurs immobiliers du Québec, qui souhaitent une réelle prise de conscience écologique dans l’aménagement et le développement urbain de la Ville de Québec et de ses environs d’ici 2050. L’institut de développement urbain du Québec (IDU) a élaboré un plan qui met de l’avant une ville plus verte, moins dépendante de l’auto et plus axée sur les transports collectifs par exemple. Bien que le projet ne touche que Québec et ses banlieues, il reste qu’un logement éco-responsable semble bien se profiler comme l’avenir du marché immobilier.
Il existe déjà bien des programmes pour tenter de convaincre les citoyens de réduire l’empreinte carbone et d’embrasser la voie écologique. Le plus facile d’accès est sans aucun doute le programme gouvernemental Rénoclimat, lancé en 2007. Par des mesures incitatives, il encourage les propriétaires d’un logement à améliorer son efficacité énergétique et réduire la consommation d’énergie. Les conditions d’admission au programme? Effectuer des travaux d’isolation et d’étanchéité, et installer ou remplacer son système mécanique (système géothermique, de chauffage ou de ventilation, chauffe-eau, thermopompe). Pour un propriétaire, Rénoclimat peut s’avérer rentable. De fait, les travaux permettent de réduire les frais de chauffage de 20% en moyenne. Par ailleurs, il existe tout un panel d’aides et d’incitatifs financiers pour l’isolation du toit (jusqu’à 935$), des fondations (jusqu’à 1625$) et des murs extérieurs (jusqu’à 2440$), ainsi que pour améliorer l’étanchéité de la maison (jusqu’à 490$). Pour payer ces travaux, prendre une marge de crédit hypothécaire auprès d’une institution financière peut souvent couvrir le prix des travaux et s’avérer plus avantageuse qu’un simple prêt.
La Certification LEED – Leadership in Energy and Environmental Design – est une référence en matière de logements écologiques, sains et durables sur le marché immobilier au Québec, mais aussi à l’international. Grâce à un système de points, la certification classe les résidences par niveau selon leur empreinte écologique (certifié, argent, or et platine, soit le plus haut niveau). Pour ce faire, il faut faire appel à un entrepreneur certifié LEED et répondre à un certain nombre de critères, comme l’emplacement du logement et son aménagement écologique, la gestion efficace de l’eau, l’amélioration de la qualité de l’air ou encore la réduction des déchets. Il existe aussi un autre programme, Novoclimat 2.0, qui pousse à la construction de résidences neuves éco-responsables. L’exemple le plus marquant reste que le chauffage doit utiliser l’électricité, le gaz naturel ou la biomasse forestière résiduelle afin de réduire notamment la consommation de combustible fossile. Pour ces deux derniers programmes, il y a là encore un certain nombre d’avantages et de subventions. Par exemple, les premiers propriétaires d’un logement certifié Novoclimat 2.0 reçoivent une aide monétaire de 1000$ de la part du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Par ailleurs, un logement écologique et durable promet d’améliorer la qualité de l’air et de la vie, tout en permettant de réduire la facture d’énergie.
À long terme, il y a de fait un avantage pécuniaire pour le propriétaire, mais aussi, et c’est sans doute là le plus important, un ancrage du virage vert sur le marché immobilier dans notre province.