Des mots, des notes et des images 2/3
Le country touchant et sans prétention de Jean-Luc Bujold
GRANDE-RIVIÈRE | Originaire de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, l’auteur-compositeur-interprète Jean-Luc Bujold a lancé au printemps son cinquième opus, L’avenir t’appartient, un EP produit dans un désir de rester dans le paysage musical gaspésien sans faire attendre son public avec un album complet, plus long et dispendieux à assembler. Portrait d’un musicien country amoureux de Patrick Norman, qui flirte avec la musique humblement sans se casser la tête, heureux de partager ses textes et ses mélodies avec le public.
Jean-Luc Bujold a fait ses griffes dans les bars dès l’âge de 17 ans pour se produire en tant que chansonnier. « Partir à la conquête des bars, c’est un rite de passage pour la plupart des jeunes musiciens qui désirent percer », exprime l’artiste maintenant âgé de 55 ans.
Aujourd’hui, c’est plutôt les festivals country qui lui font de l’oeil un peu partout au Québec, quoiqu’il avoue ne pas se produire beaucoup en Gaspésie. Ce n’est pourtant pas par faute d’intérêt. « Comme on dit, on n’est jamais prophète chez soi. Honnêtement ça ne me dérange pas plus que ça, on s’y fait à ces affaires-là », explique le guitariste autodidacte ajoutant avec humour que GRAFFICI pose des questions auxquelles il n’avait pas lui-même pensé.
Il ajoute cependant que parfois les promoteurs de festivals gaspésiens n’ont pas besoin de chercher des artistes lointains alors que la Gaspésie regorge de musiciens talentueux qui seraient ravis de jouer chez eux devant leur public.
Des mots introspectifs aux notes de guitares
C’est en 2012 qu’il a plongé profondément dans la composition pour présenter son premier album Moé pis mon t’chum, avec une musique qu’il qualifie de country pop, c’est à-dire avec des mélodies plus accrocheuses qui restent plus facilement dans l’oreille que le country traditionnel, dit-il. « C’est la première chanson que j’ai écrite. Elle me rappelle de merveilleux souvenirs avec mon neveu. On était partis tous les deux à faire le tour du Québec et à se promener dans toutes sortes de réceptions pour faire la fête », raconte-t-il nostalgique. Par ailleurs, le thème de l’amitié est l’un des sujets de prédilection pour cet auteur-compositeur-interprète.
« Je suis définitivement un gars à textes. Il m’arrive souvent de me réveiller en pleine nuit avec une idée de sujet et je prends toujours le temps de l’écrire. Voilà j’ai un bout de toune », illustre-t-il quant à l’une de ses façons de créer. Des fantaisies astronomiques aux enjeux écologiques en passant par des rencontres humaines, surtout familiales, guidées par l’amour, plein de thèmes l’inspirent et finissent par se transformer en chanson. Depuis son troisième album, On court après l’temps, il signe toutes ses chansons alors qu’auparavant il s’adonnait au « plaisir des reprises de Patrick Norman ».
Il est possible d’écouter L’avenir t’appartient en téléchargement sur Apple Music. « J’ai décidé d’ignorer Spotify à cause du peu de revenus que la plateforme m’apporte. J’espère un jour qu’on pourra recevoir les redevances que les artistes méritent. On dirait qu’ils ne comprennent pas que la musique coûte cher à produire », fait valoir Jean-Luc Bujold en guise d’éditorial.
Sinon, ses coups de coeur reposent sur la chanson éponyme ainsi que le coeur d’une maman qui s’est d’ailleurs frayée une place dans certains palmarès country francophones. « Je caresse le rêve de me produire dans une salle de spectacle. Pour l’instant, c’est mon seul projet auquel je pense! », s’exclame celui qui travaille principalement en tant que propriétaire depuis 28 ans d’un centre de conditionnement physique à Grande-Rivière.
Jean-Luc Bujold a lancé au printemps son cinquième opus, L’avenir t’appartient. Photo : Offerte par Jean-Luc Bujold
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