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26 mars 2025 15 h 42

Des mots, des notes et des images : Jean-François Aubé

Un roman jeunesse pour le prolifique créateur Jean-François Aubé

NOUVELLE | Après s’être frotté au court métrage, au long métrage, au roman et au théâtre, Jean-François Aubé ajoute une corde à son arc en littérature avec la parution récente de Tout ce qui déborde, un roman jeunesse destiné aux 14 ans et plus.

Tombé en amour avec la région, établi à Nouvelle depuis cinq ans et en Gaspésie depuis 10 ans de plus, l’homme originaire de Lévis ne visait pas spécifiquement la clientèle jeunesse lors de la rédaction de son manuscrit. « Ce n’était pas mon intention au départ quand j’ai commencé à l’écrire. Je me demandais si ça allait être un roman pour ados ou qui se passe tout simplement dans leur univers, mais qui peut être lu par tout le monde. J’ai écrit comme je le pensais, en suivant mon propre plaisir, et c’est arrivé au moment de l’édition », explique l’auteur. Le choix coulait cependant de source pour son éditeur, Boréal.

L’ouvrage raconte l’histoire de Nicolas, 14 ans, qui arrive dans une nouvelle école secondaire et qui se fait recruter par son orchestre, qui n’accepte habituellement que des élèves de cinquième secondaire. En sa qualité de seul corniste disponible, il obtient cependant un passe-droit. Très discret, il peut compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où il a ouvert la bouche. Comme un canard qui glisse sur une mare, si en surface tout semble calme, en dessous, tout s’agite et ses pensées vont dans tous les sens, se questionnant sur les sujets que peut avoir tout bon jeune garçon. Nicolas s’intéresse moins à sa compétition musicale à venir qu’au décolleté de ses consoeurs, plus âgées que lui. « Pendant ce voyage il va se faire de nouveaux amis, avoir des aventures avec des filles ; comme un voyage exploratoire concernant son éveil sexuel », précise l’auteur.

Enseignant le cinéma à temps partiel au cégep de la Gaspésie et des Îles – campus de Carleton-sur-Mer – et donnant des ateliers de cinéma dans les écoles secondaires, Jean-François Aubé est bien placé pour écrire sur cette réalité. Sa conjointe a elle-même deux adolescents. « Quand les élèves rentrent au cégep la première année, ils sont encore très imprégnés de l’esprit adolescent. J’ai la chance de côtoyer ces jeunes-là et c’est ce qui m’a inspiré. Il y a aussi beaucoup de mes souvenirs ; ce que j’ai vécu avec mes amis ou ce qu’ils ont vécu. C’est là que je suis allé puiser mes idées. »

Les premières bribes de ce projet sont nées alors qu’il demeurait à Rimouski et qu’il donnait des ateliers parascolaires en cinéma au cégep. Des courts métrages étaient couchés sur papier, puis réalisés. « Une année, on avait créé une histoire qui ressemblait un peu à ça. Pas exactement la même chose, mais la trame principale du livre y était. C’est une histoire que je trouvais forte, intéressante et porteuse. Alors, je l’ai toujours gardée en tête pour la retravailler. En commençant à écrire, c’est là que je suis allé. »

Celui qui a fait des études universitaires en cinéma, en philosophie, en histoire et en psychologie a planché sur le projet pendant trois ans, à temps partiel. « C’est pour les grands ados, mais ça peut aussi être lu par les adultes qui vont sûrement pouvoir se reconnaître dans cette histoire-là, qui parle de ce moment et de la naissance du désir », précise Jean-François Aubé.

L’artiste polyvalent a aussi réalisé une douzaine de courts métrages de fiction, dont Les Bruits de fourchettes (Prix du meilleur film gaspésien et Prix du public, Festival Les Percéides, 2011), ainsi que deux longs métrages documentaires, dont Le Pays des naufrages (mention spéciale pour la meilleure photographie, Festival Vues sur mer, 2017). Il a publié un recueil de nouvelles (Les Yeux de la nation, Sémaphore, 2014), un roman (La Mort d’un commis de dépanneur, Lévesque, 2020) et a vu ses deux pièces de théâtre portées sur scène (L’Apnée du soleil, 2022 ; La Manière noire, 2024). Cette dernière sera d’ailleurs adaptée cet été par le Théâtre À tour de rôle de Carleton-sur-Mer et Le PàP de Montréal. Tout ce qui déborde est quant à lui disponible dans toutes les bonnes librairies.


Photo : Offerte par Jean-François Aubé

 

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