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19 novembre 2021 8 h 51

Des mots, des notes et des images

Robert Godin, le rêveur de guitares

Un documentaire sur le fabricant de guitares, signé Gaspa

CARLETON-SUR-MER | Lorsqu’un documentariste chevronné et passionné de guitares part, caméra à l’épaule, pour aller à la rencontre de l’un des fabricants les plus réputés du Québec, voire probablement du Canada et même de l’Amérique du Nord, le résultat ne peut être que prometteur.

Jean Guénette, de la maison de production Gaspa à Carleton-sur-Mer, vient tout juste de mettre la touche finale à son plus récent documentaire Robert Godin, le rêveur de guitares. Si le nom de plusieurs entrepreneurs québécois s’est ancré dans l’imaginaire collectif, celui de Robert Godin reste généralement méconnu à l’extérieur des cercles de mélomanes. Et pourtant!

Des musiciens tels que Roger Waters (Pink Floyd), Kirk Hammett (Metallica), Steve Stevens (Billy Idol), Daryl Stuermer (Genesis) et Steve Fister (Bon Jovi) utilisent encore à ce jour les guitares fabriquées dans l’une des cinq usines de Guitares Godin. La plupart de ces artistes ont d’ailleurs accepté de participer au documentaire, qui sera diffusé par Telus au poste 511 le samedi 25 novembre à 13 h 05. « Ce sont des musiciens qui ont le choix de jouer avec n’importe quel instrument au monde et qui choisissent une Godin. C’est parce qu’ils les aiment et quelque part, ça doit les inspirer », explique le réalisateur.

Son oeuvre arrivera d’ailleurs à point nommé puisque l’entreprise fêtera l’an prochain son 50e anniversaire. En 1972, Robert Godin et Normand Boucher – un fabricant de fenêtres – ont manufacturé la première guitare québécoise : la Norman. Aujourd’hui, ce sont Simon et Patrick Godin, les deux fils de Robert, qui ont repris les rênes de la compagnie. Cette dernière emploie près de 500 personnes, fabrique annuellement environ 200 000 instruments et vend ses produits dans une centaine de pays. Comparativement aux grands de ce monde comme Gibson ou Fender, dont la plupart des guitares sont fabriquées au Mexique, en Corée du Sud ou en Chine, celles de l’entreprise québécoise sont pensées, dessinées, construites et assemblées dans la Belle Province. « C’est très impressionnant. Ils sont aussi très avant-gardistes parce qu’ils ont inventé et adapté des instruments traditionnels pour les rendre révolutionnaires », explique Jean Guénette avec enthousiasme. « Ils ont des brevets et les grandes entreprises n’ont pas été en mesure de compétitionner avec leurs innovations; ils ont conçu des machines que les grands n’avaient jamais inventé. Le monde des guitares, c’est vraiment un univers fascinant avec des gens obsédés par le son. »

Le réalisateur à la passion contagieuse a évidemment cumulé pendant son tournage une foule d’autres anecdotes et de détails captivants sur ce joyau entrepreneurial et musical. L’invitation est lancée pour visionner Robert Godin, le rêveur de guitares le 25 novembre ou en vidéo sur demande pour les abonnés de Telus.

Jean-Philippe Thibault


Robert Godin a manufacturé la première guitare québécoise en 1972. Aujourd’hui à la retraite, ce sont ses deux fils Simon et Patrick qui ont repris les rênes de la compagnie Guitares Godin, qui emploie près de 500 personnes, fabrique annuellement 200 000 instruments et vend ses produits dans une centaine de pays. Le documentaire Robert Godin, le rêveur de guitares de Jean Guénette sera diffusé par Telus au poste 511 le samedi 25 novembre à 13 h 05. Photo : Katherine Calder-Becker

 

loulou

Cédrik St-Onge

GASPÉ | Les longs confinements de la dernière année ont été pénibles pour les Québécois. Pour l’artiste gaspésien Cédrik St- Onge, ils auront plutôt été synonymes d’amour, puis d’écriture. Plus de deux ans après la sortie de son dernier album, l’auteur-compositeur-interprète s’est permis de reprendre la plume pour présenter Loulou , une chanson particulièrement intime.

Sur ses tons doux habituels, Cédrik St-Onge présente la première chanson qu’il a écrite depuis la parution de son album Et si j’étais à des années-lumière, en 2019. Enveloppante, la pièce Loulou se veut « rassembleuse et réconfortante », selon l’artiste. « J’ai l’impression que tout le monde est tombé un peu déprimé pendant le confinement, que c’était difficile, et je me suis dit que si cette chanson-là me faisait du bien, elle pourrait réconforter le monde aussi », explique ce dernier.

Écrite à l’hiver 2020, alors qu’il s’est retrouvé en confinement avec une nouvelle flamme dans un chalet près de Caplan, dans la Baie-des-Chaleurs, Loulou provient d’un « besoin d’écrire une chanson », survenu dans une période difficile, alors qu’il apprenait à connaître la personne avec qui il partageait son quotidien.

« C’est la première fois que j’écris une chanson qui parle directement à quelqu’un, que je donne une chanson à une personne précise. C’est extrêmement personnel, au point où je me suis demandé si je devais vraiment me rendre là, si je devais la diffuser », relate-t-il. « Les paroles sont très littérales, très premier degré par rapport à ce que je suis habitué [de composer]. L’écriture s’est vraiment faite différemment », explique le Gaspésien.

Les prochaines semaines de Cédrik St-Onge seront consacrées à l’écriture, alors qu’il tentera de « repartir la machine », bien installé dans sa Gaspésie natale, après des mois de page blanche. « J’ai toujours eu la philosophie que les chansons et la musique allaient venir à moi. Pour mon prochain album, je change ma stratégie », explique-t-il. « Je veux être plus spontané, me pousser dans ma créativité. Je me suis lancé le défi d’écrire huit chansons en un mois !»

Sans préciser de date, l’auteur-compositeur-interprète promet de présenter bientôt du nouveau matériel. « Restez à l’affût ! », conclut-il.

La chanson Loulou est disponible sur toutes les plateformes d’écoute en ligne.

Simon Carmichael


Cédrik St-Onge a eu un coup de coeur pour une toile de l’artiste montréalais Ojo, et a décidé d’en faire l’image de sa chanson Loulou. Photo : Gracieuseté Cédrik St-Onge, par Ojo

 

Blou la patate

projet collaboratif trilingue

NEW CARLISLE | Convaincre des familles gaspésiennes de se rassembler autour d’un livre et éventuellement persuader des parents de retourner sur les bancs d’école afin de terminer leur diplôme d’études secondaires : c’est la vaste mission que s’est donnée le centre de formation professionnelle (CFP) ANCHOR de New Carlisle avec le concours d’une patate bleue dénommée Blou.

Blou la patate est un album jeunesse collaboratif qui vise à faire la promotion des avantages de la littératie auprès des tout-petits, mais également de leurs parents. « Ce livre-là a été créé avec des familles de la région. Certaines d’entre elles avaient des besoins en littératie, certaines moins, mais elles proviennent toutes de la communauté. Le but de ce livre-là, c’était vraiment d’expérimenter pour faire faire un apprentissage aux adultes d’une façon alternative », explique le chargé de projets Mark Durand. Pour ce faire, des ateliers ont été organisés de façon hebdomadaire pendant neuf semaines.

L’histoire a été imaginée par les participants, en collaboration avec l’équipe de l’établissement scolaire et l’autrice Raquel Rivera, embauchée à titre de consultante. Les illustrations réalisées par Catherine Melchiori sont quant à elles inspirées de dessins créés par les enfants. D’abord rédigée en anglais, l’histoire a ensuite été traduite en français ainsi qu’en mi’gmaq. « On a fait affaire avec Quentin Condo, le musicien, rappeur et activiste. Il a participé avec nous pour l’histoire et nous a vraiment ouvert à un nouveau monde », se réjouit M. Durand.

Sans surprise, l’album jeunesse réalisé entre janvier et juin 2021 par cinq enfants et cinq parents relate l’histoire d’une patate. « L’histoire commence abruptement : une roue de tracteur dévale une pente et Blou s’enfuit vers la forêt », relate Mark Durand. Ladite patate découvrira ainsi la Gaspésie à travers plusieurs animaux rencontrés sur son chemin, ce qui permettra aux lecteurs d’en apprendre davantage sur le territoire et sur sa faune, dans un contexte aussi humoristique qu’éducatif.

Mais l’oeuvre poursuit également d’autres objectifs. « À la base, notre but était de donner aux participants la chance d’être fiers de ce qu’ils créent ensemble, de créer aussi un sens de communauté et de valoriser leur appartenance à leur territoire », ajoute M. Durand, très satisfait du résultat. « C’est au-delà de mes attentes, c’est vraiment un beau projet! » Précisons qu’un programme local intitulé Book your dreams et dispensé au CFP ANCHOR découlera du livre.

L’album jeunesse a été réalisé en collaboration avec les Éditions 3 Sista de Gaspé. Le lancement officiel s’est tenu à la fin du mois d’octobre au Salon du livre de Bonaventure. Blou la patate sera notamment vendu sur le Web et distribué dans les écoles anglophones de la Gaspésie.

Roxanne Langlois


L’album jeunesse Blou la patate a été réalisé en collaboration avec les Éditions 3 Sista de Gaspé. Le lancement officiel s’est tenu à la fin du mois d’octobre au Salon du livre de Bonaventure. Photo : Les Éditions 3 Sista