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25 juillet 2014 16 h 13

Joanne Morency honorée pour sa prose

MARIA – La poésie de Joanne Morency, écrivaine de Maria, a séduit le jury du Prix du récit Radio-Canada 2014. En gagnant cette récompense nationale, la lauréate rend hommage à une forme peu connue dans la littérature francophone : le haïbun.

Le deuil de sa mère a poussé Joanne Morency à mettre en mots ce qui reste sans le corps : les objets et les émotions. Parmi 600 histoires vécues inédites, le prix du récit CBC Radio-Canada récompense Joanne Morency pour Tes Lunettes sans ton regard.

Ce chapitre extrait de son manuscrit de poèmes en cours d’écriture a été publié dans le magazine enRoute d’Air Canada.

« M’inscrire au prix m’a permis de me donner une date butoir. Durant plus d’un an et demi [après le décès de ma mère], je n’étais pas capable d’écrire. Ce n’est que l’hiver dernier, dans le cadre du concours, que j’ai recommencé », confie l’auteure.

Le haïbun

Le haïbun de Joanne Morency, une forme de récit dit « véridique » issu de la tradition littéraire japonaise, entremêle les images photographiées par des mots, avec le récit de son quotidien durant les cinq mois qui suivent le décès de sa mère.
« La mécanique du haïbun consiste à articuler ce qui se passe dans la prose avec des haïkus, qui nous entrent directement dans le réel », explique l’auteure.

Objets, images et mots : les haïkus saisissent en trois lignes l’instantané, sans métaphore. La prose qui suit décompte le temps ; celui des sentiments exacerbés par la perte.
« […] au miroir
          tes yeux
          sous ma frange
Ce mélange d’enfance et de vieillesse qui s’entremêle dans mes veines.
Je ne connais pas la date ni l’année. Ni même la saison, certains jours. Je sais seulement qu’il y a un 4 février dans l’année. Que tu t’es arrêtée là. […] »

Écrire des poèmes

Originaire de Sherbrooke et résidente de Maria depuis 25 ans, Joanne Morency a toujours écrit. Les divers prix littéraires et bourses qu’elle a gagnés lui permettent de se consacrer à l’écriture depuis 15 ans.  

En 2007, l’auteure publie ses premières proses poétiques du quotidien. Après avoir découvert le haïbun avec sa professeure Francine Chicoine à l’école de Haïku de Baie-Comeau, l’auteure décide de s’y essayer. Sous cette forme, elle publie le récit Mon visage dans la mer en 2011 aux éditions David.

L’intégralité du manuscrit duquel le récit lauréat est extrait devrait être publié à la fin de l’année 2015, lorsque l’exclusivité réservée au magazine enRoute aura pris fin.
Pour un avant-goût littéraire, Tes lunettes sans ton visage reste accessible sur le site de Radio-Canada.

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