La Gaspésie doit s’attaquer à son développement et au transport
GASPÉ – Traçant leurs bilans de la dernière session parlementaire à Québec, les députés péquistes de Gaspé, Gaétan Lelièvre, et Bonaventure, Sylvain Roy, estiment que la région doit se redéfinir au niveau économique et trouver des solutions sur le dossier des transports.
« Je mets au défi n’importe qui, de me démontrer qu’à une autre période de l’histoire de la Gaspésie dans les 30 dernières années, elle a été autant attaquée. C’est une période extrêmement importante pour notre avenir », résume le député Lelièvre, en commentant l’automne difficile qu’a traversé la région.
« Les réformes amènent une transformation fondamentale du rôle de l’État. En Gaspésie, on perd de la masse salariale et des jeunes dynamiques qui vont aller à l’extérieur. Il y a une vision des régions particulière. On est presque une excroissance par rapport à Québec », souligne de son côté Sylvain Roy, commentant l’action du gouvernement libéral.
Pour le député de Bonaventure, les libéraux ont raté leur cible : « C’est un gouvernement qui se disait courageux. Pour moi, ils sont tout sauf courageux. Au lieu de s’attaquer au grand problème informatique qui coute des milliards ou au gouvernement fédéral pour récupérer ce qu’il nous doit… C’est tout sauf du courage ».
Trouver un air d’aller et se solidariser
Les deux députés pensent que la région doit se tourner vers l’avenir.
« Québec ne reculera pas. Soyons prudents quand on parle de structure. La véritable cible ce sont les budgets et les ressources professionnelles en région. Est-ce qu’on aurait pu diminuer la CRÉ, les CLD? Chaque gouvernement a le loisir de poser certains gestes », dit M. Lelièvre qui a dû rappeler que son gouvernement avait diminué de 25 % les budgets de la CRÉ, de 4 à 3 M$.
Et les impacts se feront sentir : « Juste pour la CRÉ, c’est une quinzaine de millions $ dans la région. Ça va faire mal. Si on ajoute 4 à 6 M$ du côté des CLD. C’est 20 M$ qui étaient décidés par des gens de la région. C’est sûr que ça va faire mal », dit-il.
« Il faut se réorganiser et se solidariser. Il ne faut surtout pas se diviser parce qu’il restera beaucoup moins d’acteurs. Qui se levaient debout pour défendre la région? C’étaient les CLD, la CRÉ, ces gens ne seront plus là. Cela a un double effet ces coupures dans la région », croit le député de Gaspé.
« Il faudra une bonne réflexion sur le modèle de développement économique qu’on se donnera. L’attaque est systématique sur tous les fronts. Il faut se relever. Ce n’est pas la première crise que la Gaspésie traverse. Maintenant, un des aspects fondamentaux, c’est la concertation et il faut éviter les guerres de clocher », ajoute M. Roy qui croit que Québec veut diviser pour mieux régner.
Mettre une priorité sur les transports
Gaétan Lelièvre est plus convaincu que jamais que la Gaspésie doit mettre en priorité l’offre de transport. Il en va de son avenir à moyen terme.
« C’est la première année où la Société du chemin de fer de la Gaspésie ne reçoit pas d’argent. Il manque 1,3 M$ pour boucler l’année. La SCFG a dû se mettre sur la loi des faillites. Pendant ce temps, on investit 20 M$ sur une étude pour le train pour le plan nord », déplore M. Lelièvre.
Selon lui, il faut une volonté politique ferme du gouvernement afin d’investir dans ce dossier-là. « C’est un dossier qui se fait maganer par la machine gouvernementale. S’il n’y a pas de volonté politique des ministres D’Amour et Poëti, c’est clair que l’orientation des fonctionnaires va continuer, c’est-à-dire négliger ce dossier-là », dit M. Lelièvre.
Outre le chemin de fer, la réduction majeure des services du transporteur interurbain Orléans Express et la difficulté d’accès du service de transport aérien font en sorte que la région devient de moins en moins accessible.
« Là, on est rendu à une conjoncture où l’ensemble des modes de transport est menacé. Je l’ai souvent dit on est une région éloignée. Il ne faut pas devenir une région isolée », explique M. Lelièvre.
Il lance un message sans équivoque à la région : « Il faut vraiment que la région en fasse à mon avis et en tout respect pour les décideurs locaux et régionaux, mais comme député et ex-ministre des régions, je suis convaincu que l’enjeu numéro un pour assurer la survie de la région, c’est le développement de nos modes de transports collectifs », conclut le député de Gaspé.