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30 janvier 2013 9 h 34

Le gouvernement du Québec veut régionaliser l’immigration

Le gouvernement péquiste veut encourager l’établissement des immigrants dans les régions du Québec. 

De passage à Bonaventure hier, la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), Diane De Courcy, a fait connaître son intention de conclure des ententes spécifiques avec des partenaires régionaux en vue de régionaliser l’immigration. 

Selon elle, la venue d’immigrants dans les régions permettrait d’atténuer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans plusieurs secteurs du Québec. De plus, elle estime que la métropole «a besoin d’aide» pour accueillir les 50 000 immigrants qui s’établissent chaque année au Québec. «Montréal ne peut plus suffire à la tâche seule», a-t-elle déclaré, ajoutant qu’une «entraide entre toutes les régions du Québec» est nécessaire pour recevoir les nouveaux arrivants. 

Défi

La ministre s’est dit consciente que la régionalisation de l’immigration sera un travail de longue haleine, dans le contexte où la majorité des immigrants optent pour Montréal comme lieu d’accueil.

Elle croit que le gouvernement devra s’efforcer de faire connaître davantage les régions dès le début du processus de migration. «C’est un gros défi. On part actuellement presque du néant. Une personne qui choisit le Québec, on ne lui parle même pas des régions. Souvent, les gens qui vivent dans une région dans leur pays d’origine et qui ne souhaitent pas nécessairement s’établir dans une grande ville ne savent même pas que les régions [du Québec] existent», a-t-elle souligné.

Mme De Courcy soutient par ailleurs que l’accent devra mis sur les possibilités d’emplois pour attirer les immigrants vers les régions. Ces derniers, a rappelé la ministre, quittent souvent leur pays pour améliorer leur condition de vie et pour trouver un travail. «Alors, si la région apparaît ce lieu-là, elle va attirer».

Les stratégies de recrutement et d’accueil devront aussi tenir compte des spécificités régionales, a indiqué la ministre. D’ailleurs, afin de mieux saisir les enjeux reliés à l’immigration dans la région, Mme De Courcy a profité de son passage sur la péninsule pour rencontrer une vingtaine d’employeurs, l’organisme Rue de la Cité, des personnes immigrantes, la commission scolaire René-Lévesque et la Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles.

Ne pas négliger la population

Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, qui accompagnait la ministre, estime aussi que l’immigration serait bénéfique pour la région. Leur arrivée, croit-il, permettrait de combler des emplois, d’encourager la relève entrepreneuriale, en plus de donner un sérieux coup de pouce à certaines institutions scolaires qui peinent à recruter des étudiants.

Cependant, même s’il considère que la venue d’immigrants dans la région comporte des avantages, le député a souligné que le gouvernement «doit aussi s’occuper des gens qui sont ici». À son avis, l’atténuation de la pénurie de main-d’œuvre ne passe pas seulement par l’immigration. «Il faut aussi développer des mécanismes et favoriser la scolarisation pour permettre aux gens qui sont ici de s’intégrer», a-t-il insisté. 

La ministre souhaite conclure une entente avec la Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles d’ici le mois de juin afin d’encadrer la régionalisation de l’immigration. Cette entente fera partie d’une stratégie qui sera déployée à l’échelle provinciale. 

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