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2 avril 2021 9 h 16

Les Piché : une migration familiale en cinq temps – Dossier famille 2

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La Gaspésie présente un bilan migratoire interrégional de plus en plus intéressant. Dans l'imaginaire collectif, il est souvent question du retour des jeunes ou moins jeunes pour alimenter ce solde migratoire de plus en plus prometteur. Il y a aussi des arrivées. De ce nombre, il y a des personnes qui entraînent dans leur sillage des parents ou des amis, pour gonfler le nombre de nouveaux arrivants. GRAFFICI présente ici trois exemples d'arrivants ayant battu le sentier pour des proches, qui deviennent à leur tour des ambassadeurs pour la région.

CARLETON-SUR-MER | Voilà déjà quelques années qu’une lignée de Piché se développe dans la MRC Avignon. Aucun des membres de la famille élargie qui a fait son nid dans la Baie-des-Chaleurs n’est originaire de la région; ils s’y sont tous rejoints au cours des 10 dernières années.

L’arrivée de Mathieu Piché-Larocque, en 2011, est le point de départ de l’aventure familiale. Un ami gaspésien rencontré pendant son parcours universitaire lui fait découvrir son coin de pays et rencontrer plusieurs autres connaissances, ce qui le convainc d’accepter un poste en foresterie en Gaspésie et de s’installer à Carleton-sur-Mer.

Sa soeur, Camille, le suit en 2013 après être tombée sous le charme d’un Gaspésien de souche lors d’un séjour dans la région. « Je n’avais pas vraiment de plan après mon baccalauréat à Québec, mais en venant visiter mon frère plusieurs fois et ayant rencontré Keith, le choix a été simple », explique celle qui pratique désormais à titre d’infirmière clinicienne et infirmière assistante-chef aux soins intensifs.

Le frère et la soeur ont depuis chacun fondé leur petite famille dans des maisons voisines, à Carleton-sur-Mer. Mais ils ne sont pas les seuls membres de la famille à avoir fait le grand saut.

Voyant que leurs enfants s’établissaient loin de la Rive-Nord de Montréal, où ils ont grandi, leurs deux parents, désormais séparés, sont venus l’un après l’autre s’installer dans la Baiedes- Chaleurs. C’est ainsi que s’établissent Suzanne Piché et Pierre Larocque, tous deux retraités, en 2015 et 2016. Ils résident toujours, à ce jour, à Carleton-sur-Mer et Nouvelle.

Leur fils confie à GRAFFICI qu’il n’a pas été surpris de leur décision. « Leur personnalité était vraiment compatible avec la région et je pense que ma mère serait déménagée à Beyrouth si on était déménagés là-bas, même en pleine guerre. L’arrivée des petits-enfants, ça a été la cerise sur le gâteau », s’esclaffe Mathieu.

Mais ce n’est pas tout…

L’histoire, déjà fort étonnante, aurait pu s’arrêter là. Or, un nouveau chapitre s’est écrit en novembre dernier; la cousine de Mathieu et Camille, Sarah Gagnon-Piché, s’est ajoutée au clan avec son conjoint, Charles Moisan-Willis.

Ayant acheté une maison à Nouvelle, le couple demeurait chez Mathieu au moment d’écrire ces lignes, en attendant de pouvoir prendre possession des lieux à la suite de rénovations. Les deux Néo-Gaspésiens en provenance de la métropole ont d’ailleurs accueilli, le 4 mars dernier, le petit Gustave, leur tout premier enfant.

À Montréal, Sarah Gagnon-Piché oeuvrait dans le domaine des communications, tandis que son conjoint travaillait pour le Cirque du Soleil à titre d’ingénieur de structures. « On avait déjà en tête d’atterrir ici à un moment donné, mais on regardait aussi, avant, l’option d’aller travailler à l’étranger avec le cirque. Quand on a été prêts à bouger, on a vu la pandémie arriver et c’est devenu clair qu’on ne partirait pas à l’étranger », relate celle qui était venue de nombreuses fois en visite dans les années précédant le déménagement.

La principale intéressée se dit fort heureuse d’avoir finalement opté pour la Gaspésie. Les deux nouveaux parents sont de véritables amoureux de la nature et M. Moisan-Willis a déjà, à ce jour, effectué plusieurs stages qui le rapprochent de son prochain défi professionnel : démarrer une ferme maraîchère en vue de la prochaine saison estivale. Son projet, qui verra le jour à Carleton-sur-Mer, est baptisé Les jardins de minuit.


Sarah Gagnon-Piché et son conjoint Charles Moisan-Willis, alors qu’ils attendaient encore la venue du petit Gustave, né le mois dernier. Photo : Sarah Lacroix

Une grande différence

Pour Sarah, le fait qu’une partie de sa parenté ait déjà élu domicile dans le coin a certainement pesé dans la balance; les Piché sont tissés serrés. Elle raconte que son cousin est son « pusher de livres, de musique et de bonnes idées de projets », et qu’elle considère sa cousine, avec qui elle a voyagé par le passé, comme une véritable amie. Sa marraine est en quelque sorte, quant à elle, sa deuxième mère.

S’ils ne remplacent pas les membres de sa famille immédiate, ces proches font une énorme différence dans son quotidien. Ils ont notamment fait office de comité d’accueil et sont depuis très présents. « On est déménagés dans une période de notre vie où l’on a beaucoup besoin de notre réseau. S’ils n’étaient pas là, ça changerait beaucoup de choses », explique la maman, qui reçoit une tonne de bons conseils et de coups de pouce.

Cette dernière a aussi pu compter sur du matériel pour bébé généreusement offert par sa cousine, sa référence en matière de grossesse. « On est vraiment choyés et c’est sûr que prochainement, on saura leur rendre la pareille », ajoute-t-elle, précisant que son conjoint a également profité d’un très bel accueil au sein de sa famille.

De nombreuses réactions

La dernière arrivée du clan Piché admet que les migrations successives de plusieurs membres de sa famille suscitent de nombreuses réactions au sein de leur entourage. « Les voisins de Camille rient beaucoup. Ils avaient une maison à louer et se sont tournés vers elle en lui demandant si d’autres membres de notre famille voulaient venir vivre ici. Je pense que c’est en train de devenir un running gag », lance Sarah en riant.

D’autres proches de la famille élargie pourraient-ils éventuellement se greffer à ceux ayant déjà fait de la Gaspésie leur terre d’accueil? Si la cousine de la famille hésite à partager ses hypothèses, elle admet qu’elle n’en serait pas du tout surprise.


Les membres du clan Piché, photographiés quelques années avant l’arrivée de Sarah et Charles. Le petit James, que l’on aperçoit ici, est désormais âgé de quatre ans et demi. Ses parents, Camille Piché-Larocque et Keith Sexton (à gauche), ont également eu une petite fille depuis; elle se nomme Abigaëlle (deux ans). Le couple formé de Mathieu Piché-Laroche et de Sarah Lacroix (à droite) a également accueilli un premier enfant entre temps. Elizabeth est aujourd’hui âgée de quatre ans. Au centre, on aperçoit Suzanne Piché et Pierre Larocque. Photo : Sarah Lacroix

 

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