Listuguj et Pointe-à-la-Croix : toujours au point mort
POINTE-À-LA-CROIX — Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, tentera de convaincre le nouveau chef de Listuguj, Steve Martin, d'entériner l'entente prévoyant l'exclusion de la communauté micmaque des limites territoriales de Pointe-à-la-Croix.
Presque un an après l’entente, le dossier demeure toujours au point mort. Les deux parties l’avaient pourtant présentée en grande pompe, tout juste avant les dernières élections municipales, l’a qualifiant même « d’historique ». Or, cette dernière n’a toujours pas été acheminée au ministère des Affaires municipales du Québec.
Le député Sylvain Roy espère que le conseil de bande de Listuguj l’appuiera, afin de mettre fin à une situation qui « n’aide pas aux bonnes relations entre les deux communautés », dit-il. Le péquiste a l’intention de rencontrer le chef, Steve Martin, au cours des prochaines semaines.
Rappelons qu’avec la délimitation actuelle, les résidants de Listuguj peuvent briguer des postes d’élus à Pointe-à-la-Croix. Trois membres de la communauté micmaque s’étaient d’ailleurs présentés au dernier scrutin, avant de se retirer à la toute dernière minute, une fois l’entente signée et présentée devant la presse régionale. Une situation semblable s’était produite aux élections de 2009. Cinq candidats autochtones s’étaient lancés dans la course pour finalement se retirer après l’intervention de la ministre responsable de la Gaspésie de l’époque, Nathalie Normandeau.
Lueur d’espoir
L’entente signée en novembre dernier avait donc relancé l’espoir que le problème se règle. Le gouvernement du Québec s’était montré ouvert à adopter un décret pour exclure Listuguj de Pointe-à-la-Croix, à condition qu’une entente intervienne et soit appuyée par les élus des deux communautés. Pointe-à-la-Croix a adopté une résolution en ce sens en avril 2014, tandis que le conseil de bande de Listuguj avait demandé un délai, le temps d’obtenir des avis juridiques.
Mais l’élection d’un nouveau chef du conseil de bande en juin dernier a retardé le processus, souligne le maire de Pointe-à-la-Croix, Jean-Paul Audy, qui a aussi l’intention de rencontrer Steve Martin prochainement pour éviter que l’entente ne devienne un vœu pieux. « Je pense qu’il va y avoir moyen de s’entendre », espère-t-il, ajoutant que cette situation « badre » autant la population de Listuguj que celle de Pointe-à-la-Croix. « Tout le monde est sur le qui-vive avec ça », affirme-t-il.
L’élection de candidats autochtones à Pointe-à-la-Croix est mathématiquement possible. La liste électorale au dernier scrutin dénombrait 1125 électeurs à Pointe-à-la-Croix et 1085 à Listuguj.