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21 décembre 2018 15 h 50

« Presque bio et moitié moins cher qu’à l’épicerie »

MARIA, décembre 2018 – Le temps des Fêtes est à nos portes, et un plat de viande occupera dans bien des cas la place d’honneur sur nos tables. Des fermiers d’ici produisent de la viande pour eux-mêmes et pour leurs voisins. Et ils sont unanimes : ça goûte bien meilleur! Premier de trois textes sur des producteurs locaux de viande.

Le rêve d’enfance de Romain Berthelot est devenu sa réalité et celle de sa conjointe Marie-Claude Boudreau. Depuis huit ans, ils élèvent des bêtes pour faire la vente directe de viande à partir de leur ferme située dans le rang deux à Maria. Leur troupeau, comme leur clientèle d’ailleurs, ne cesse de prendre de l’expansion. Le secret de leur succès? « Une viande presque bio, moitié moins cher qu’à l’épicerie », disent-ils.

Dans la dernière année, 16 vaches et un taureau ont engendré une quinzaine de veaux engraissés à la ferme de façon « presque bio »,  affirment les producteurs.

« Notre bœuf est pas mal produit en circuit fermé. On a assez de terre et je fais tout mon foin, je fais mon grain aussi et j’engraisse les terres avec mon propre fumier », explique M. Berthelot.

« Tout ce qu’on fait à la ferme, il n’y a aucun engrais chimique. Romain n’arrose pas ses clos, n’utilise pas de pesticides et ne donne pas d’hormones de croissance », ajoute Mme Boudreau.

« Dans les gros élevages aujourd’hui, ils donnent des antibiotiques en continu pour prévenir, poursuit M. Berthelot. Nous, c’est juste quand on n’a pas le choix, pour sauver une bête. Et quand on doit en donner, c’est un retrait pour la viande d’au moins un mois, le temps que ça soit évacué du système. »

Après avoir fait faire boucherie à l’abattoir de Luceville, étant donné l’absence d’abattoir en Gaspésie, la viande revient à la ferme pour être vendue, « deux moins cher qu’à l’épicerie », affirment les producteurs.

« Un bœuf de 700 livres, on va le faire à 5 $/livre s’il est acheté en entier, ce qui équivaut à 3500 $. Si tu vas chercher tout ton bœuf, tranche par tranche à l’épicerie, tu vas facilement mettre le double », soutient M. Berthelot.

Comme peu de gens peuvent dépenser 3500 $ d’un coup et ont de la place pour entreposer 700 livres de viande, Mme Boudreau offre des paniers de 30, de 50 et de 70 livres pour un prix unique de 8,50 $/ livre.

« J’y mets différentes pièces de viandes. Plus le panier est gros, plus je vais ajouter des pièces plus rares, explique la productrice. Comme le filet mignon, j’en ai dans le 50 et le 70, mais pas dans le 30 livres. De la bavette, j’en mets juste dans le 70 livres. Cette façon de faire plaît au client », précise-t-elle.

Mme Boudreau est d’ailleurs fière de voir plus de 95 % de sa clientèle revenir d’année en année, en plus d’entraîner de nouveaux clients dans leur sillage.

« C’est que la viande ne goûte pas pareil. Je suis allée à la Virée [festival de Carleton-sur-Mer]  cette année et j’ai fait cuire de la viande hachée et du faux filet. Le monde goûtait et me demandait : qu’est-ce que tu as mis dedans? Je leur disais : « rien ». Ils insistaient pour savoir ce que j’avais mis comme épices. Je leur disais : juste un petit peu de beurre. Le monde capotait. « Mais ça goûte ben bon! », qu’ils disaient. »