Rail : les maires se rallient à la nouvelle stratégie
PORT-DANIEL - La décision de prioriser la réfection du rail jusqu'à Port-Daniel déçoit dans l'est de la péninsule. Mais les maires interrogés se plient à la nouvelle approche de la Société du Chemin de Fer de la Gaspésie.
La Société a annoncé il y a quelques semaines un changement de cap dans sa stratégie visant à obtenir du financement du ministère des Transports du Québec.
Après avoir été invitée par des fonctionnaires à morceler la demande budgétaire, le gestionnaire du rail a décidé de présenter d’abord une demande de 35 M$ sur deux ans, pour réparer l’infrastructure jusqu’à Port-Daniel, et éventuellement desservir la cimenterie. Cette requête vient remplacer celle de 107 M$, qui couvre la réfection complète du rail.
L’objectif est d’être en mesure d’offrir le service à Ciment McInnis, deux ans après le début des travaux de mise à niveau, a précisé le président, Éric Dubé.
Parmi les priorités, se retrouvent la réparation des ponts à Cascapédia-Saint-Jules, Caplan et Port-Daniel.
Il est donc clair que les municipalités à l’est de Port-Daniel jusqu’à Percé, devront s’armer de patience avant de voir leur portion de rail réparée.
La mairesse de Chandler, Louisette Langlois, aurait préféré un autre scénario, mais se plie à cette décision, affirmant comprendre le contexte budgétaire à Québec et les réductions des dépenses. « J’ai comme pas le choix, c’est une question d’argent, dit-elle. C’est sûr que pour moi, l’objectif est que le rail se rende au moins jusqu’à Chandler, puisque nous avons un parc industriel qui est en train de se développer. Mais pour l’instant, on n’a pas le choix d’attendre ».
Le maire de Grande-Rivière, Bernard Stevens accepte aussi à contrecœur. Mais l’élu ne digère toujours pas le choix d’avoir priorisé le train touristique, plutôt que la mise à niveau du rail pour la population locale.
« C’est le résultat des millions de dollars que nous avons reçus et qui ont servis pour le train touristique. Peut-être qu’avec cette somme, nous aurions pu réparer jusqu’à New Carlisle », argue-t-il, ajoutant cependant qu’il accepte aussi la stratégie. « C’est certain qu’il faut penser à obtenir des revenus pour développer, et la cimenterie est un client potentiel très intéressant. Par la force des choses, il faut faire avec ».
Le maire de Carleton-sur-Mer, Denis Henry, dit « comprendre la déception » de ses collègues, répétant par contre, lui aussi, l’importance de développer le rail en fonction des revenus qui peuvent y être rattachés.