Un nouveau départ pour CHNC (partie 1/2)
NEW CARLISLE | De New Carlisle à Paspébiac, la station de radio CHNC a amorcé, en juin, son grand déménagement qui avait été annoncé publiquement à la mi-avril. L’établissement d’origine, où Charles Houde a fondé le média en 1933, a été vendu en juin 2020.
La réflexion entourant la vente du bâtiment actuel s’est entamée il y a six ans devant une impasse financière : les
nombreuses réparations nécessaires à la conservation des lieux sont trop onéreuses pour les moyens de la Coopérative des travailleurs CHNC. « Les rénovations de ce bâtiment-là auraient représenté un coût de plus de 250 000 $ et ça, c’est le minimum », indique Brigitte Paquet, directrice générale de la station. De plus, les lieux ne correspondent plus aux besoins de la radio.
Les membres de l’équipe travailleront de leur maison respective jusqu’à ce qu’ils emménagent dans leur nouveau local. Ils espèrent occuper l’ancienne salle du conseil à l’hôtel de ville de la municipalité voisine dès décembre prochain.
Préserver son bagage historique
Ayant à dire adieu à la bâtisse qui a abrité la station depuis son commencement, les membres de la coopérative, propriétaire de la station, sont conscients de l’histoire qu’ils laissent derrière eux par obligation. Cependant, ils emportent de nombreuses boîtes qui regorgent de trésors historiques conservés depuis tout ce temps.
Souhaitant préserver la mémoire de CHNC et les traces de son évolution, l’équipe désire commémorer le passé de la
station dans l’enceinte même du nouveau studio. Le Musée de la Gaspésie, qui a pour mission de protéger le patrimoine culturel de la région, lui a proposé son expertise pour mettre en valeur les archives et les artéfacts les plus révélateurs, et ce, conformément à des normes sécuritaires et muséales.
La première phase du projet serait donc de créer une exposition destinée aux visiteurs de la station. « CHNC avait,
dans son projet de relocalisation, le désir de mettre en évidence cette histoire-là. S’il y a [une] chose [par laquelle] CHNC se démarque particulièrement, c’est, justement, sa très, très longue histoire radiophonique, rare en Amérique. […] c’est important de garder ça à l’intérieur des murs », souligne Martin Roussy, directeur général du Musée de la Gaspésie.
Pour ce faire, une entente entre CHNC et l’institution muséale a été présentée aux membres de la coopérative à la fin juin. Celle-ci ne sera officiellement signée que lorsque le nouveau local sera occupé par les travailleurs.
« On a été étonné par le nombre et la qualité des archives présentes là-bas », affirme M. Roussy. « Si on regarde au
niveau des équipements radio, on remonte facilement dans les années 50. Ç’a une valeur incroyable parce que, évidemment, c’est du matériel qui n’existe plus et qui marque toute l’évolution technique et technologique », indique-t-il.
Parmi les trouvailles, on dénombre des microphones, des documents papier, photos et vidéos qui concernent le fondateur de la station, Charles Houde, et de nombreux disques qui immortalisent, entre autres, des bandes sonores et des publicités jouées à l’époque.
Vicky Boulay et Marie-Pierre Huard, respectivement conservatrice et archiviste pour le Musée de la Gaspésie, pourraient être chargées de trier cet ensemble d’éléments afin d’en déterminer la valeur historique et de distinguer ce qui est spécifiquement lié à la Gaspésie. Tout ce qui pourrait être utile à de futures expositions sera conservé par le musée.
Parmi les artéfacts marquants de la station, on retrouve (au centre) le microphone utilisé par René Lévesque lors de ses débuts dans l’univers de la radio. Photo : Élise Fiola
Lire la partie 2/2 – Un choix pour l’avenir de la station