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11 juillet 2019 11 h 06

Virage aluminium avec fort accent d’acier à Newport

Gilles Gagné

Journaliste

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Newport | Quand les frères Francis et Matthew Parisé ont fait construire le bâtiment neuf abritant Conception navale FMP, à la fin de 2017, c’était pour construire des bateaux de pêche en aluminium. Pourtant, le premier contrat de la firme leur a été confié par un crabier, François Collin, pour un bateau en ... acier

« François est venu nous voir et nous a demandé « Êtes-vous capables? ». On a répondu oui. C’était un méchant beau bateau à construire. C’était un bateau de 72 pieds en acier au lieu de homardiers de 42 ou 45 pieds en aluminium. On a livré dans les temps, mais on avait un délai. C’était notre premier », explique Francis Parisé, à propos du Cap-au-Vent.

Double diplômé en électronique et en hydraulique industrielles, Francis Parisé a grandi dans le domaine naval, avec un père crabier, Francis père. Il s’est joint à l’entreprise Soudure Jones, de Port-Daniel, et il a résolument pris le virage maritime quand cette firme s’est mise à réparer des bateaux, à côté du parc d’hivernement de Newport, dans un abri formé de conteneurs.

Durant l’hiver 2012-2013, Francis Parisé père a confié à ses fils Francis et Matthew, de même qu’à leur équipe, la refonte complète de son bateau, le Bel Onil. Seule la coque a été gardée. Tout le reste a été refait, en plus d’un allongement.

« Au début, je ne pensais pas nécessairement à la construction mais en vieillissant,j’aivouluconstruire.C’estdevenu le but ultime », dit Francis fils.

Après l’érection d’un bâtiment de 60 pieds par 150 pieds au coût de 2 millions$ et la livraison du Cap-au-Vent en décembre 2018, Conception navale FMP est revenue à son objectif initial, construire des homardiers en aluminium, en vertu de contrats confiés par Gilles Chapados pour un bateau de 42 pieds, et par les Innus de Natashquan pour un bateau multifonctions de 45 pieds.

«On veut prendre ce créneau. L’aluminium est utilisé pour les bateaux en Australie, en Norvège, partout dans le monde en fait. C’est facile à travailler, c’est durable. Il y a eu une mauvaise réputation à cause du mauvais choix d’aluminium pour les bateaux, au début », précise Francis Parisé. Conception navale FMP se démarque d’autre part par l’accent placé sur l’aspect écologique de ses bateaux.

« On veut produire des bateaux à faible impact environnemental. On regarde ce qu’on peut faire dans les bateaux à propulsion électrique et pour réduire les gaz d’échappement des moteurs diesels. On utilise des huiles biologiques », précise Francis Parisé.

Conception navale FMP accorde aussi une attention particulière à l’agrandissement de ses installations, un an et demi après le début de ses activités.

« On a des besoins pour un agrandissement de 50 pieds par 100 pieds pour les petits bateaux. Le carnet de commandes est plein jusqu’en 2021. On est en soumissions pour l’expansion. On a un contrat pour construire un autre crabier, encore plus gros que le premier, à 75 pieds. Il y a une grosse demande pour les homardiers aussi, parce que cette pêche-là va très bien. Si on veut livrer, il faut agrandir», résume M. Parisé.

Dans l’actuel bâtiment de l’entreprise, il est clair que la direction a accordé un souci particulier à l’espace, pour qu’il y ait de la marge de manœuvre dans l’organisation du travail.

«La qualité de nos installations se reflète dans la qualité de l’ouvrage qu’on fait », insiste-t-il.

Dans le chantier et les bureaux, on retrouve un mélange d’expérience et de jeunesse parmi l’équipe de 25 employés. La direction de l’entreprise compte aussi plusieurs femmes dans des postes-clés, comme Janie-Lee Grenier, adjointe aux ressources humaines, Marlène Vignet, à la comptabilité, Catherine Dorion, adjointe à la direction et Maryse Beaudin, magasinière du chantier.

«Nous sommes polyvalentes. Je suis adjointe aux ressources humaines, mais je touche à l’administration quand il le faut», précise Janie-Lee Grenier, 23 ans.

Comment se passe le recrutement de main-d’œuvre, la question de l’heure en Gaspésie? «On a été chanceux. Les gens sont intéressés à ce qu’on fait. On accueille des jeunes qui sortent de l’école. On a un beau mix dans le personnel. Les gens d’ici sont fiers de voir les bateaux sortir du chantier. On recrute encore. On cherche des mécaniciens diesel. On n’en trouve pas», souligne Janie-Lee Grenier, consciente que l’expansion du chantier agrandira l’équipe.

Jusqu’à maintenant, Conception navale FMP a souvent recruté par le biais de stages. «Dans le soudage d’aluminium, c’est Craig Adams, qui forme des soudeurs à Gaspé, qui m’a appelée pour savoir si on pouvait prendre des stagiaires. Il nous en envoie, les soudeurs sont très bons, et on les garde. »

 

 

 

 

 

 

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