• mercredi 20 novembre 2024 17 h 21

  • Météo

    5°C

  • Marées

Actualités

Culture
11 juin 2021 15 h 45

Des mots, des notes et des images; partie 3/5

Partager

L’équipe de GRAFFICI a reçu de très nombreux messages positifs à la suite de la publication de nos dossiers spéciaux portant sur les dernières sorties littéraires (novembre) et musicales (février). Afin d’offrir un tour d’horizon plus exhaustif et fréquent des oeuvres réalisées par les artistes de notre région, nous avons décidé de créer cette nouvelle section intitulée Des mots, des notes et des images. Cette dernière fera dorénavant partie de chacune de nos parutions et permettra à nos lecteurs de prendre connaissance des nouveautés culturelles gaspésiennes à ne pas manquer. Bonne lecture!

Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie

Collectif de professionnels

CARLETON-SUR-MER | La troisième édition de Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie, dirigé par le docteur Philippe Voyer, est disponible depuis janvier dernier. Une Néo- Gaspésienne établie à Carleton-sur-Mer, Lise Doucet, y signe d’ailleurs un chapitre.

Infirmière depuis une trentaine d’années, la dame originaire de Campbellton, au Nouveau-Brunswick, prend part à l’ aventure pour une deuxième fois. Pour elle, l’ ouvrage constitue une véritable « bible ». Troubles du comportement, hygiène du sommeil, alimentation, polypharmacologie, délirium, maladies pulmonaires : un vaste éventail de sujets touchant la qualité de vie et la santé des aînés y sont vulgarisés par différents experts.

Si le manuel est tout indiqué pour des étudiants et professionnels du domaine de la santé, Lise Doucet est convaincue qu’il pourra aussi être fort pertinent pour de nombreux Gaspésiens et Gaspésiennes, notamment des proches aidants. « J’ai souvent vu des familles qui ne comprennent pas une personne âgée ni sa maladie et qui ont des attentes déraisonnables face à leur père, face à leur mère. Ce livre-là permet de comprendre ce qu’est le vieillissement normal et celui qui est anormal », explique celle qui oeuvre comme conseillère à l’expérience patient pour le Réseau de santé Vitalité, au Nouveau-Brunswick.

La professionnelle de la santé, qui a présenté de nombreuses conférences au cours de sa carrière consacrée aux aînés, signe le 29e chapitre du bouquin : il porte sur la résistance aux soins d’hygiène. Il est impératif, selon elle, de mieux comprendre les combats que doivent parfois mener le personnel soignant pour garder propre le corps de certains patients, notamment ceux atteints de troubles cognitifs.

Par exemple, la vision véhiculée selon laquelle ces patients sont laissés à eux-mêmes alors qu’ils désirent se faire laver est erronée, dans la grande majorité des cas. « Ça, c’est une conception que nous avons, vous et moi, parce qu’on veut se laver tous les jours dans la douche ou prendre un bain avec des petites chandelles. Eux, ils n’en sont pas là. Quand tu as des troubles cognitifs, tu n’as plus ta mémoire et c’est étrange. C’est un inconnu qui te met nu, qui essaie de laver ton corps dans des parties intimes. À 85, 90 ou 95 ans, plusieurs sont pudiques et n’aiment pas se faire toucher », rappelle-t-elle.

Lise Doucet espère désormais que Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie se fera une place dans les établissements de soins autant que dans les chaumières. La détentrice d’une maîtrise en sciences infirmières le martèle : le Québec doit s’améliorer quant au sort qu’il réserve à ses aînés. « J’ai marché sur beaucoup de planchers d’hôpitaux et de CHSLD. J’ai vu de belles choses, j’ai vu du coeur au ventre, mais je pense qu’il faut apprendre à faire mieux. Cette clientèle-là en est une super spécialisée », résume Mme Doucet.


Lise Doucet est infirmière depuis une trentaine d’années et s’intéresse particulièrement aux soins dispensés aux aînés. Photo : Offerte par Lise Doucet

L’ art des Fous

Collectif de jeunes Gaspésiens

CARLETON-SUR-MER | L’art des Fous est un projet initié par le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Avignon- Bonaventure, mais surtout, le moyen d’expression sans filtre ni censure qu’ont utilisé des jeunes de 7 à 35 ans de la Baie-des-Chaleurs afin de généreusement partager leur vécu en matière de santé mentale.

Effets néfastes découlant de la pandémie de COVID-19, peine d’amour, schizophrénie, bipolarité, dépression : les 40 textes qui composent le recueil livrent des expériences diverses qui touchent toutes la santé mentale. Ce n’est pas un hasard si le projet a été initié en octobre 2020, en pleine crise sanitaire.

« On a vu qu’avec la pandémie, la santé mentale devenait un enjeu criant, mais qui ne criait pas si fort parce que les jeunes n’avaient pas la possibilité de se faire entendre, ni d’avoir accès à des tribunes. Par contre, on savait que plusieurs écrivaient et avaient une bonne plume », résume le chargé de projet pour le CJE, Bilbo Cyr.

M. Cyr a accompagné les participants tout au long de l’initiative; ceux-ci se sont exprimés via des styles littéraires variés, et ce, en toute liberté. Bilbo Cyr espère que le produit final, qui expose une vérité brute et sentie, pourra guider les différents intervenants oeuvrant auprès des jeunes, en plus de sensibiliser le grand public à la santé mentale, un sujet encore tabou en 2021. « On aurait intérêt à en parler aux jeunes en bas âge pour qu’ils apprennent à en parler eux-mêmes et que ça arrête d’être aussi caché », croit Bilbo Cyr.

Ce dernier ajoute que L’art des Fous est une source de grande fierté pour les membres du collectif, qui en sont pour plusieurs à une toute première expérience d’écriture. La préface est signée par nul autre que l’auteur David Goudreault, porte-parole du Mouvement Santé mentale Québec. La page couverture est quant à elle l’oeuvre d’un jeune homme de la région, Kevin Arsenault Poliquin. Le lancement est prévu le 16 juin.


Les témoignages sont accompagnés d’une vingtaine de photos artistiques, dont celle-ci. Ces photos ont été réalisées par une participante, Ophélie Dubord Talbot. Photo : Offerte par Ophélie Dubord Talbot

Lire la partie 1

Lire la partie 2

Lire la partie 4

Lire la partie 5