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15 novembre 2023 13 h 28

Des mots, des notes et des images : Sylvain Rivière

MURDOCHVILLE | Cet été, Sylvain Rivière a lancé pas un, mais bien deux livres ayant comme sujet Murdochville, qui fêtait son 70e anniversaire.

D’un côté, Murdochville, la rebelle aux veines de cuivre dans la collection baptisée « 100 ans noir sur blanc », aux Éditions GID, qui revisite les villes du Québec. De l’autre, Murdochville d’hier à demain … racontée par ceux qui l’ont vécu, toujours chez le même éditeur.

Le premier ouvrage laisse une part belle au visuel avec près de 200 photographies d’archives, qui occupent la majorité de la mise en page avec quelques mots pour résumer ce qui s’y retrouve. Sylvain Rivière, qui a signé au fil des ans une foule de publications à propos de l’histoire de la Gaspésie – dont la biographie de feu Jules Bélanger, grand développeur régional – s’est pris au jeu et a découvert une foule de renseignements insoupçonnés à propos de l’ex-ville minière, située en plein coeur de la Gaspésie. « En fouillant, on découvre des choses vraiment intéressantes et je me suis dit que ça méritait encore plus qu’un livre de photos. Ç’a déboulé sur le second ouvrage anthologique et contemporain, d’où le titre du livre. »

Dans Murdochville d’hier à demain … racontée par ceux qui l’ont vécu, le travail a été scindé en deux. D’une part, des articles d’époque tirés de différents quotidiens, des correspondances ou encore des extraits de livres. Le service des archives du Musée de la Gaspésie a été fortement sollicité. D’autre part, des témoignages de ceux qui ont vécu de l’intérieur ces années folles et qui n’auraient probablement pas consigné à tout jamais leur expérience personnelle, n’eut été cette démarche.

C’est d’ailleurs l’un des aspects qui a particulièrement touché l’auteur. « Depuis que le livre est sorti, des personnes qui étaient là de la première heure sont mortes. Ça fait partie du devoir de mémoire. » Ce dernier cite par exemple Mario Chouinard, né à Murdochville en 1956 et récemment décédé, qui a grandi au même rythme que la ville et qui a vu passer les quelque 40 000 travailleurs, qui a connu toutes les époques de Murdochville, de l’effervescence au déclin, en passant par le renouveau actuel.

« Peu importe le métier que tu pratiquais, que tu sois mineur ou professeur ou médecin, on ne sentait pas qu’il y avait de classes sociales, tout le monde vivait bien ensemble et participait aux différentes activités […] Murdochville, c’est l’histoire d’une vie. C’est l’histoire de ma vie [et] j’en suis content parce qu’elle m’a permis d’apprécier certaines valeurs, à savoir ce que c’est, un être humain, une société », témoignait-il.

Plusieurs autres témoignages locaux et des perles de souvenirs du genre parsèment l’ouvrage. « C’est là que ça prend son importance. Ce sont des gens qui ont vécu le pays, l’histoire, et qui ont su la raconter. Ce n’est pas romancé par quelqu’un qui ne l’a pas vécu. C’est là, la valeur d’un ouvrage comme celui-ci », estime Sylvain Rivière.

Ayant grandi dans la Baie-des-Chaleurs à un moment où les nouvelles ne se diffusaient pas à la vitesse de la lumière comme aujourd’hui, Sylvain Rivière note qu’il est difficile pour ceux qui ne l’ont pas connue d’imaginer la grandeur de Murdochville qui, à son apogée, comptait plus de 5000 personnes. « Nous, on en entendait peu parler, c’était comme un monde à part. Mais tout se passait là, avec plusieurs restaurants, hôtels et un cinéma. Ils ont aussi eu le premier aréna en Gaspésie. Pas beaucoup de monde sait ça. Ils sont partis de rien. J’ai beaucoup de respect pour cette ville. Si j’avais un regret c’est de ne pas avoir connu la grande effervescence. »

Il y a évidemment la grève de 1957 – documentée et narrée par l’une de ses habitantes – et d’autres dates marquantes dans cette grande fresque qui va au-delà de l’histoire minière. La suite dans toutes les bonnes librairies de la Gaspésie.


Murdochville, la rebelle aux veines de cuivre et Murdochville d’hier à demain … racontée par ceux qui l’ont vécu, parus aux Éditions GID, ont été conjointement lancés cet été. Photo : Jean-Philippe Thibault

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