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8 juin 2022 15 h 23

FESTIVALS EN GASPÉSIE : LES LEÇONS DE LA PANDÉMIE – partie 8/8

Certains ont été forcés d’hiverner pendant les deux dernières années. D’autres ont dû modifier en profondeur leur façon de fonctionner pour offrir une version de leur événement remaniée. Sont alors nées des propositions qui parfois sont restées. L’onde de choc a permis tantôt de se recentrer, tantôt de voir émerger de nouvelles idées. Dans l’ensemble, la tempête est chose du passé et tous anticipent un avenir plus ensoleillé. GRAFFICI est allé à la rencontre des festivals de la Gaspésie pour savoir comment la pandémie les avaient touchés.

Le Festi-Plage renaît de ses cendres avec un été record mené par 20 000 festivaliers

PERCÉ | Le Festi-Plage de Cap-d’Espoir n’a pas eu la chance d’offrir des versions réduites de son festival. « Nous avons été pris de court en 2020 en devant annuler l’événement un peu à la dernière minute malgré une programmation déjà annoncée et des billets déjà vendus », raconte Ghislain Pitre, le président de l’événement.

L’année suivante, en 2021, le comité organisateur avait anticipé une situation sanitaire toujours défavorable quant à la tenue de l’événement qui a été annulé assez rapidement. Contrairement à d’autres festivals tels que celui de Petite-Vallée ou le Festival Musique du bout du monde qui bénéficient
de grands espaces, il était très difficile pour le Festi-Plage de faire respecter les règles de distanciation considérant la forte proximité entre les festivaliers sur la plage.

« Si jamais on avait voulu mettre sur pied l’événement coûte que coûte, les coûts auraient été exorbitants », explique Ghislain Pitre. En effet, l’organisation aurait dû créer des îlots à l’extérieur de 50 à 75 personnes avec une forte sécurité et des toilettes ciblées pour les différents groupes. « Nous sommes sur une plage et non sur un terrain adapté. On aurait certainement été déficitaires », ajoute-t-il.

Néanmoins, après deux années d’absence en raison de la COVID-19, Ghislain Pitre ne s’est jamais inquiété de voir le festival mourir même s’il avait été annulé une troisième fois consécutive, puisque le Festi-Plage ne possède pas d’employés permanents à rémunérer. « Nous sommes chanceux à ce niveau-là. Nous ne sommes qu’une grande équipe de bénévoles  » crinqués  » [motivés], menée par un comité organisateur de 12 personnes », illustre-t-il. Peu importe le moment où le festival renaîtrait de ses cendres, Ghislain Pitre demeurait convaincu de voir les festivaliers affluer pour faire la fête et célébrer à Cap-d’Espoir.

Lors de l’annonce de la programmation au début du mois de mars 2022, le festival a limité la vente de ses passeports à 2500 par soir en raison de l’incertitude qui planait quant à la possibilité d’un retour des mesures sanitaires. Finalement, à la suite de la vente record de ces passeports permettant d’assister à toutes les soirées du festival et le retrait des consignes liées à la pandémie, 1500 passeports supplémentaires ont été ajoutés. « Il doit en rester environ 200 sur les 4000, mais je suis persuadé qu’ils seront tous achetés d’ici fin juillet », s’exclame Ghislain Pitre.

Or, pour faire le décompte du nombre de personnes souhaitées pour la durée totale du Festi-Plage, soit du 27 au 30 juillet 2022, il y aura 16 000 passeports vendus (4000 pour chacune des quatre soirées), en plus des 1000 billets individuels quotidiens. « Nous avons une limite de 5000 festivaliers sur la plage que nous nous sommes nous-mêmes fixée pour être à l’aise avec la billetterie, les bars et la sécurité », mentionne Ghislain Pitre. Il avance même que ce sera sans doute une année record à la billetterie puisqu’elle risque d’afficher complet avec 20 000 billets vendus. À titre de référence, le 14e et dernier festival avait attiré près de 15 000 personnes en 2019.

Pour faire face à la demande inimaginable de spectateurs pour l’événement, le nombre de toilettes sur le site sera doublé en plus d’offrir des services supplémentaires de restauration et de bar grâce au soutien d’environ 115 bénévoles qui gravitent autour du festival pendant la semaine. « Les gens ont hâte de s’amuser pleinement et d’oublier les dernières années de pandémie. En plus, le Festi-Plage est synonyme de party. C’est pourquoi on invite beaucoup de DJ [disc-jockeys] et des artistes bien établis et connus du public qui nous font danser sans retenue », se réjouit Ghislain Pitre. Ainsi, les festivaliers vibreront entre autres avec la musique folklorique des Cowboys fringants, celle traditionnelle acadienne des Salebarbes ainsi que le rap énergique de Koriass et de FouKi.

Pour attirer des artistes de cette trempe, l’enveloppe consacrée aux artistes a augmenté de 30 %, atteignant ainsi 250 000 $ en cachet. C’est pourquoi cette année le budget dépasse les 600 000 $ alors qu’il tournait autour de 500 000 $ en 2019. « La situation économique actuelle, guidée par l’inflation et la pénurie de main-d’oeuvre, justifie ces coûts. En plus, les artistes demandent eux-mêmes plus de sous en raison des deux dernières années difficiles pour eux sans spectacle dû à la COVID-19 », excuse le responsable de l’événement.

Sinon, 125 000 $ du budget proviennent des commanditaires. De plus, le festival reçoit toujours la subvention ponctuelle du ministère du Tourisme bien qu’elle soit coupée de 25 % considérant l’assouplissement des mesures sanitaires.


Cette année, le budget dépasse les 600 000 $ alors qu’il tournait autour de 500 000 $ en 2019. Photo : Offerte par Festi-Plage

 

Pour lire la suite du dossier festivals :

Partie 1/8 Les Percéides
Partie 2/8 Le festival en chanson de Petite-Vallée
Partie 3/8 Festival de musique du bout-de-monde
Partie 4/8 BleuBleu
Partie 5/8 Foire agricole et festival de musique de Shigawake
Partie 6/8 La fête du bois flotté
Partie 7/8 Le Festival country de Grande-Vallée